Les Saoudiens poursuivent leurs raids contre les rebelles chiites zaïdites : 34 tués

Les rebelles chiites zaïdites du nord du Yémen ont affirmé hier que 34 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans des raids de l'aviation saoudienne dans la zone frontalière.
Dans l'un de ces raids, 18 membres d'une même famille, des enfants et des femmes en majorité, sont morts « écrasés sous les décombres de leur demeure » dans la zone de Borkane, ont assuré les rebelles dans un communiqué. Quatorze autres civils ont été tués dans un second raid qui a visé, selon les mêmes sources, la localité de Rajou. Un homme et sa mère ont péri dans la même attaque lorsqu'ils ont été touchés devant leur maison. Au total, les avions de combat et les hélicoptères d'assaut ont mené quinze raids aériens sur le nord du Yémen hier, selon les rebelles. Ni ces raids ni le bilan des victimes avancé par les insurgés ne peuvent être vérifiés de source indépendante.
Par ailleurs, des sources militaires yéménites sur le terrain ont fait état de violents combats dans la vieille ville de Saada, le fief des rebelles à 240 km au nord de Sanaa, parlant de nombreuses victimes des deux côtés, mais sans donner de bilans précis. Selon ces sources, les forces armées combattent les rebelles à travers un système de tunnels creusés sous la ville avec le soutien d'hommes armés d'une tribu locale, al-Hada.
Samedi, 18 rebelles et huit soldats yéménites ont été tués dans des affrontements pour le contrôle des Tilal al-Homr, des collines de la région de Harf Sufyane, au sud de Saada, ont indiqué les mêmes sources.
L'Arabie saoudite s'est engagée dans les combats contre les rebelles zaïdites yéménites après la mort le 3 novembre d'un garde-frontière saoudien tué par des rebelles infiltrés en territoire saoudien.
L'armée yéménite et les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, se battent de façon périodique depuis 2004. Les derniers affrontements avaient repris le 11 août dernier, quand l'armée a lancé une offensive d'envergure contre ces rebelles dans les provinces du nord du pays, frontalières de l'Arabie saoudite.
Parallèlement, trois soldats ont été tués par des inconnus qui ont ouvert le feu dans leur direction dans la province de Chabwa (Est), où les forces yéménites traquent les éléments d'el-Qaëda, a déclaré hier un responsable local. Les autorités yéménites ont envoyé ces dernières semaines des renforts dans l'est du pays pour rechercher des éléments présumés d'el-Qaëda, bien implantés dans cette région.
Enfin, trois personnes ont été blessées hier lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des manifestants dans la ville de Daleh, dans le sud du Yémen, ont indiqué des témoins à l'AFP. À l'occasion de la tenue le 27 janvier d'une conférence internationale à Londres sur le Yémen, le mouvement autonomiste sudiste a appelé à une série de manifestations dans les différentes villes du sud du Yémen, qui doivent culminer par une grève générale aujourd'hui. Selon les témoins, des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité et des étudiants de l'École normale à Daleh, qui réclamaient la libération d'un de leurs professeurs, un activiste sudiste arrêté il y deux mois. La veille, des accrochages avaient opposé des manifestants aux forces de sécurité à Houta, principale ville de la province de Lahej (Sud).