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Sport

Les dettes s’amoncellent sur la Premier League

Manchester United et Liverpool plombés par les dettes et en quête urgente de fonds, West Ham et Portsmouth au bord de la faillite : les nuages s'amoncellent au-dessus de la Premier League et menacent l'hégémonie du football anglais.
Rivaux acharnés, supporteurs de United et de Liverpool se retrouvent sur la détestation de leurs propriétaires américains. « Thanks, but no Yanks » (« Merci mais pas de Yankees), résumait une banderole liverpudienne à Stoke samedi. « Love United, hate Glazers » (« Aimer United, haïr les Glazers »), renchérissaient le lendemain les Red Devils, 60 km au nord, en référence au nom de la famille Glazer, propriétaire du club.
Le reproche ? Avoir financé l'achat des clubs les plus titrés du football anglais, en 2005 et 2007, en les chargeant de dettes, selon la technique du « leverage ». La crise mondiale a jeté une lumière crue sur les dangers de la méthode.
En cinq années, Manchester, qui fut le club le plus rentable du monde, a dû verser aux banques 320 millions de livres d'intérêts (quelque 350 millions d'euros).
Le projet de vente du centre d'entraînement de Carrington pour l'occuper en « leasing » et l'émission de 500 millions de livres d'obligations pour refinancer une dette estimée à 700 millions ont suscité la fureur des supporteurs qui manifesteront le 10 mars lors du match de Ligue des champions contre l'AC Milan.
Les 94 millions d'euros reçus du Real Madrid pour Cristiano Ronaldo, transfert le plus cher de l'histoire, n'ont servi qu'à épargner des pertes au club et n'ont pas conduit à des recrues significatives.

La victoire
à crédit
Liverpool a dû renoncer à son nouveau stade et ses dirigeants veulent convaincre de nouveaux investisseurs d'entrer dans le capital moyennant 100 millions de livres.
Les soucis des mastodontes cachent ceux, plus urgents, de clubs modestes, pour qui un scénario semblable à la faillite de Leeds en 2003 paraît crédible après des années de politique dispendieuse.
Plombés par des masses salariales que n'accepterait aucune entreprise d'un autre secteur affichant un chiffre d'affaires comparable, Hull et Wigan sont structurellement déficitaires.
Portsmouth peine à payer ses joueurs, est poursuivi par le fisc et interdit de recrutement. La Premier League a mis sous séquestre les droits télévisés qui lui revenaient pour rembourser ses créanciers.
Quant à West Ham, il se débat depuis la faillite de son propriétaire Bjorgolfur Gudmundsson, un banquier emporté par la débâcle financière islandaise. Le consortium bancaire qui le gère depuis est en pourparlers pour vendre les « Hammers ».
Cette situation est un comble pour « le championnat le plus riche du monde », qui reçoit chaque année un milliard de livres de droits télévisés et affiche des stades pleins malgré les billets les plus chers du monde.
Après avoir accueilli par le mépris en 2008 les avertissements de la fédération (FA) sur les « montagnes de dettes », le directeur général de la Premier League Richard Scudamore, rattrapé par la crise financière, a mis en place un contrôle de gestion contraignant.
Mais n'est-ce pas trop tard ? La Premier League a acheté à crédit ses succès. Elle contemple désormais la note, abasourdie.
Manchester United et Liverpool plombés par les dettes et en quête urgente de fonds, West Ham et Portsmouth au bord de la faillite : les nuages s'amoncellent au-dessus de la Premier League et menacent l'hégémonie du football anglais.Rivaux acharnés, supporteurs de United et de Liverpool se retrouvent sur la détestation de leurs...

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