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Joumblatt : le voyage en Syrie tributaire des adjectifs lancés contre Assad

Le dirigeant druze libanais Walid Joumblatt estime être proche d'une réconciliation avec la Syrie, son ancien ennemi juré, balayant d'un revers de main toute critique sur cette nouvelle volte-face.

"Je pense que les trois quarts de la route de Damas sont ouverts", déclare le dirigeant druze lors d'une interview exclusive avec l'AFP, dans sa résidence ancestrale des montagnes du Chouf, au sud-est de Beyrouth. "Reste le geste final qui dépend du moment propice", ajoute-t-il.

M. Joumblatt essuie le feu roulant des critiques depuis qu'il a pris ses distances en août 2009 par rapport à la coalition au pouvoir, dite du 14 mars, dirigée par le Premier ministre Saad Hariri et soutenue par l'Occident.

Le dirigeant druze, qui avait contribué à mettre sur pied cette coalition et qui fut un virulent critique de Damas après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri en février 2005, s'est rapproché du camp emmené par le Hezbollah, lequel est soutenu par Damas et Téhéran.

Ce revirement survient au moment où la Syrie sort de son isolement international et améliore ses relations avec Washington, avec en toile de fond le rapprochement entre Damas et Ryad, deux figures clé dans la région.

Pour Walid Joumblatt, cette volte-face est essentielle pour préserver la paix et éviter les violences confessionnelles.

"Pour préserver la paix civile, je suis prêt à tout sacrifier, même si mes décisions ne sont pas pas populaires. On doit nager des fois à contre-courant ou marcher en sens inverse", lance-t-il.

Pour lui, les événements de mai 2008 ont sonné comme un rappel à la réalité. Le Liban s'était alors retrouvé au bord d'une nouvelle guerre civile, avec une centaine de morts dans des combats entre le Hezbollah et ses alliés d'une part, et les partisans du Parti socialiste progressiste (PSP) de M. Joumblatt et ceux de Saad Hariri, d'autre part.

"On a presque abouti à une guerre sectaire entre druzes et chiites, évitée de justesse par miracle", dit-il, parlant de "choc psychologique".

Les druzes représentent environ 6% des quatre millions de Libanais.

Au fil des ans, M. Joumblatt s'est attiré l'admiration des uns et le mépris des autres pour son habilité à naviguer sans dommage entre les écueils de la politique libanaise et à se retrouver du bon côté.

Selon les observateurs, il cherche avec ce rapprochement avec la Syrie à occuper une place centrale entre les deux principaux camps politiques pour assurer sa survie et celle des druzes.

Il reconnaît toutefois que les mots très durs qu'il eut contre la Syrie en 2007 constituent un obstacle.

Il avait notamment qualifié le président syrien Bachar el-Assad de "dictateur de Damas", de "sauvage", de "produit d'Israël", de "menteur" et de "criminel".

"Je pense que les trois quarts de la route de Damas sont ouverts", déclare le dirigeant druze lors d'une interview exclusive avec l'AFP, dans sa résidence ancestrale des montagnes du Chouf, au sud-est de Beyrouth. "Reste le geste final qui dépend du moment propice", ajoute-t-il.
M. Joumblatt essuie le feu roulant des critiques depuis qu'il a pris ses distances en août...