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Culture

Tous les théâtres mènent à Zoukak

Zoukak est une allée. Zoukak est un lieu. Zoukak est une association théâtrale qui mène lentement, mais sûrement son petit bout de chemin.

Omar Abi Azar, Lamia Abi Azar, Maya Zbib et Junaid Sarieddine.

Zoukak est une allée, une ruelle qui mène quelque part. Ou bien une impasse. «Contrairement à une rue, l'allée permet au visiteur d'en capter les détails et de savourer la promenade, lit-on sur leur site Web. Zoukak reste un passage, un espace, une dimension intime et spontanée pour une réunion possible.» «Nous avons choisi d'être les passants et les habitants d'une allée», commente Junaid Sarieddine, membre fondateur de ce collectif qui regroupe en grande partie des anciens camarades de la faculté des beaux-arts de l'UL.
Zoukak Theatre Company and Cultural Association a vu le jour en 2006. Elle se présente comme une plate-forme pour la recherche théorique et pratique, qui a pour but de créer différentes formes de représentations collectives. Sur un plan plus pratique, Zoukak a établi ses pénates dans une... allée de la région de Adlieh, dans un studio divisé en quatre espaces: une salle de répétitions, deux chambres et un bureau/salle de réunion.
À son actif, des performances solo (Box, de Maya Zbib), des projets de groupes (Hamlet Machine), des ateliers de travail, des investigations indépendantes, mais aussi des performances participatives avec des composantes psychosociales. L'association accueille également des artistes étrangers pour mener des ateliers de travail avec des jeunes talents libanais. «Cela s'inscrit dans notre volonté de favoriser le dialogue et l'échange d'expériences. Pour, au final, tisser une toile de créations artistiques dans ce pays et offrir aux jeunes étudiants un espace d'apprentissage et d'ouverture», indique Sarieddine.
Zoukak cherche en effet à donner aux communautés marginalisées ou traumatisées les moyens d'inventer et de mettre en place leurs propres réponses aux crises afin de les mobiliser et les guider vers le rétablissement plutôt que la résignation.
«Notre méthodologie de création est basée sur la liberté des propositions individuelles, où notre contribution est hybride et interchangeable», ajoute Lamia Abi Azar, membre du collectif, spécialisée en théâtre et en psychologie. «Zoukak présente en effet deux orientations : la première concerne le théâtre pour le théâtre, dans son orientation purement artistique. La seconde, par ailleurs, s'intéresse davantage au psychosocial, où comment favoriser l'expression sociale des groupes marginalisés», explique la jeune femme.
Cette dernière orientation est un modèle d'utilisation du théâtre social comme intervention qui s'inspire des domaines d'études de la psychologie et de la performance. Le programme se concentre tout particulièrement sur la création de lieux publics de témoignage, le processus de représentation artistique de blessures morales, le pouvoir de transformation.
Les membres de Zoukak ont tout dernièrement réalisé un travail avec plusieurs ONG dans les camps palestiniens, avec des personnes handicapées, sur la perception de la collectivité envers elles.
«Nous ne nous sommes pas particulièrement concentrés sur l'aide aux individus, explique Lamia. Cela a été un processus collectif. Bien que des individus soient venus voir les ateliers, raconter leurs histoires et travailler en collaboration avec la troupe de théâtre pour créer des scènes à intégrer dans la performance, le but a toujours été de créer une œuvre d'art. Une performance devant un public. Et la réflexion et le dialogue au sein de la communauté.»
Quel est le point de départ, le matériau avec lequel ils commencent le travail ?
«Nous commençons avec leurs histoires, mais les interviews sont faites par des artistes. Ainsi, quand ils commencent l'interview, ils sont intéressés par l'histoire, par des éléments qui n'intéresseraient pas forcément un thérapeute, comme les gestes, les thèmes et les récits qui peuvent être universalisés et les interactions qui peuvent être dramatisées, qui capturent l'essence de ce que la personne a vécu.»
Pour pouvoir, au final, dédramatiser les situations les plus complexes ou les plus
taboues.
Zoukak est une allée, une ruelle qui mène quelque part. Ou bien une impasse. «Contrairement à une rue, l'allée permet au visiteur d'en capter les détails et de savourer la promenade, lit-on sur leur site Web. Zoukak reste un passage, un espace, une dimension intime et spontanée pour une réunion possible.» «Nous avons choisi...
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