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Liban

La visite de Hariri à Damas, un pas vers l’assainissement des relations bilatérales, soulignent les milieux politiques

La visite que le Premier ministre Rafic Hariri a effectuée durant le week-end écoulé à Damas a été accueillie avec satisfaction, parfois teintée de prudence et de certaines réserves, dans l'ensemble des milieux politiques locaux.
Le leader des Kataëb, le président Amine Gemayel, a déclaré que « dès le départ, nous étions favorables à cette visite qui devrait constituer un premier pas vers le règlement de tous les problèmes qui se sont accumulés depuis plusieurs années ». « Le président Assad et le président Hariri ont peut-être eu raison de donner à cette visite un caractère personnel, car cela pourrait faciliter à l'avenir le règlement par les voies officielles des problèmes en suspens, a relevé le président Gemayel. La plaie (au niveau des relations libano-syriennes) est très grande, et pour la panser, de gros efforts et de grands sacrifices ainsi qu'un dépassement de soi sont nécessaires. » Et le président Gemayel d'ajouter : « Tout acquis sur les plans arabe et régional ne saurait être réalisé si la scène libanaise n'est pas préparée au préalable. »
L'ancien Premier ministre Fouad Siniora a émis l'espoir que la visite de M. Hariri sur les bords du Barada permette d'« améliorer la relation entre les deux États libanais et syrien, et d'édifier cette relation sur des bases saines ». « Nous avons bon espoir de voir la confiance régner entre les deux pays frères, a déclaré M. Siniora (...). J'ai toujours prôné l'établissement d'une relation fraternelle entre le Liban et la Syrie, fondée sur le respect mutuel de l'indépendance et de la souveraineté des deux pays. À notre avis, il est important que les rapports bilatéraux soient en constante amélioration, sur la base du respect mutuel de l'indépendance et de la souveraineté de chacun des deux États. » M. Siniora a mis l'accent à cet égard sur la nécessité de renforcer « les intérêts communs » entre les deux pays. Il a cité à titre d'exemple le lien entre les réseaux électriques libanais et syrien, ainsi que l'accord gazier signé entre l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban.
M. Marwan Hamadé, député du Chouf et membre du Rassemblement démocratique (bloc Joumblatt), a qualifié d'« événement important » la visite de Hariri, soulignant que celle-ci « n'a pas pour but de tourner une page » (celle de l'occupation syrienne, de la révolution du Cèdre, des assassinats politiques). « La page ne pourrait être tournée que sous l'effet du temps et de la justice, a-t-il déclaré. C'est sous l'effet de ces deux facteurs que la page pourrait être tournée. Le président Hariri s'est rendu à Damas pour ouvrir une page nouvelle au niveau de l'approche qui régit les relations bilatérales. L'option de l'ouverture s'impose aux dirigeants à Damas et à Beyrouth, dans le cadre de relations d'égal à égal, en toute sincérité, loin du climat que nous avons vécu depuis le début des années 70 et qui était semblable à la situation qui prévalait en Europe de l'Est lorsqu'une hégémonie était imposée à des pays tels que l'Ukraine, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Le Liban, compte tenu de son pluralisme, du symbole qu'il représente et de son engagement arabe, n'est pas moins important que ces pays de l'Europe de l'Est. Le régime en Syrie ne peut pas, dans ses rapports avec les Libanais, négliger cette évolution fondamentale dans la mentalité libanaise. Même l'attitude de la Syrie avec ses alliés traditionnels, comme le Hezbollah et Amal, a changé. »

« Éviter la discorde sunnito-chiite »
De son côté, une source autorisée du Hezbollah a qualifié d'« historique » la visite, soulignant qu'elle est importante « sur le plan de la forme » et affirmant qu'elle se répercutera « positivement sur la stabilité interne ». « Elle contribuera à normaliser les relations entre les deux pays et permettra de focaliser l'attention sur les problèmes internes libanais et de renforcer l'unité nationale. » Et la source en question d'ajouter que cette visite « devrait contribuer à éviter toute discorde sunnito-chiite et réhabiliter certaines constantes qui ont été éclipsées au cours de la période précédente, comme les armes de la Résistance ».
Pour sa part, le ministre Mohammad Fneiche (Hezbollah) a déclaré que la visite de Saad Hariri à Damas « tourne la page du passé, avec tous ses aspects négatifs, et ouvre une nouvelle page » dans les relations libano-syriennes. M. Fneiche a prôné l'établissement de « relations fraternelles entre les deux pays, dans le cadre du respect mutuel des décisions prises par chacun des deux États ».
M. Dory Chamoun, député du Chouf et leader du Parti national libéral, a déclaré que c'est en sa qualité de Premier ministre que M. Hariri a effectué une « visite de travail » en Syrie, soulignant la nécessité d'axer tous les efforts sur « l'établissement de relations (bilatérales) fondées sur le respect de la souveraineté, de l'indépendance et des spécificités » de chacun des deux pays.
Le député Atef Majdalani, membre du bloc parlementaire « le Liban d'abord » (bloc Hariri), a déclaré que « nous insistons sur la nécessité pour la Syrie de respecter la souveraineté du Liban ». Soulignant que « celui qui a commandité l'assassinat de Rafic Hariri ne veut pas d'un Liban souverain et indépendant, et ne désire pas l'édification d'un État au Liban », M. Majdalani a déclaré qu'il existe « une responsabilité syrienne dans l'assassinat de Rafic Hariri ». Et d'ajouter que « la normalisation des relations avec la Syrie se fait sur base de rapports entre deux États et non plus en considérant le Liban comme un pays satellite ».

« Une humiliation pour les sunnites »
Également membre du bloc parlementaire du Courant du futur, M. Ammar Houri a relevé que la visite de M. Hariri à Damas ne s'est pas faite sur base d'un ordre du jour précis. « Cette courte visite, a-t-il déclaré, représente le prélude à une nouvelle étape. Il s'agit d'un pas dans la bonne direction, mais il ne s'agit que d'un début. »
M. Ziyad Azouz, membre du conseil de commandement du mouvement des « Nassériens libres », a vivement critiqué, quant à lui, la visite de Saad Hariri à Damas, affirmant qu'elle constitue « une humiliation pour la présidence du Conseil et les sunnites ». « Nous nous attendions à ce que le président Hariri entame son nouveau parcours politique en rétablissant l'aura de la présidence du Conseil et ce qu'elle représente, après les coups qui lui ont été assénés », a déclaré M. Azouz.
Le député Kassem Hachem (« Baas » prosyrien) a estimé pour sa part que la visite est « le prélude à un retour à la normale au niveau des relations libano-syriennes (...) après quatre années de tension due aux attitudes politiques qui ont dépassé les limites de la décence du fait du comportement hostile d'une certaine faction politique ».
Enfin, le député Assaad Herdane, président du Parti syrien national social (PSNS), a applaudi au « rétablissement de la confiance entre la Syrie et une faction libanaise essentielle », affirmant que la visite constitue « une victoire pour les liens mus par l'histoire, la géographie et le destin commun entre les deux pays ».
Le leader des Kataëb, le président Amine Gemayel, a déclaré que « dès le départ, nous étions favorables à cette visite qui devrait constituer un premier pas vers le règlement de tous les problèmes qui se sont accumulés depuis plusieurs années ». « Le président Assad...

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