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Lifestyle - Rencontre

Raghida Haddad, le journalisme au service de notre terre

Elle reçoit aujourd'hui, à Copenhague, le Earth Journalism Award qui récompense son travail sur le changement climatique.

La lauréate durant l’expédition.

Pour elle et pour tous les activistes, et ils sont nombreux au Liban et dans le monde, le sommet de Copenhague, qui se tient du 7 au 18 décembre, sonne l'alarme comme un glas en cas d'échec. La date limite au-delà de laquelle il n'est plus question de vie, mais de survie de notre planète. Raghida Haddad l'a préparé depuis des mois et se bat pour un éveil des consciences, d'une part, et d'un changement effectif, de l'autre. Elle est au sommet de la dernière chance pour participer à ce mouvement collectif, mais aussi pour recevoir le Prix du journalisme de la terre, au cours d'une cérémonie qui fera honneur à ses travaux.
Le sujet de l'environnement a toujours été son centre d'intérêt, la cause sur laquelle elle travaille en observant, en expliquant, en démontrant, à coup d'articles rédigés dans al-Bi'a wal Tanmia, dont elle est la rédactrice en chef, que le désastre annoncé peut encore être évité. Il s'agit, bien évidemment, du changement climatique et de ses effets sur notre terre : écosystèmes ravagés, variabilité climatique extrême, hausse du niveau des océans. Son parcours semble l'avoir spontanément amenée à épanouir sa passion et son métier, comme une suite logique d'arrêts obligés. Des études en  biologie à l'AUB, « Je les utilise d'une manière indirecte ! », un poste de directrice de rédaction au Moukhtar, la version arabe du Reader's Digest, postée à Paris à partir de 1979 et, aujourd'hui, celui de rédactrice en chef exécutive de al-Bia wal Tanmia, « la première et la seule revue arabe à s'intéresser, dès 1996, à l'environnement et au développement durable », précise-t-elle.  « Notre action a contribué à sensibiliser le plus grand nombre, à provoquer un éveil, à travers ce mensuel, mais aussi différentes activités auprès des écoles, des associations, des rencontres avec les responsables du pays, pour élargir le spectre d'action afin que la prise de conscience se fasse à tous les niveaux. Nous avons même créé un Parlement des jeunes pour l'environnement, avec des élections dans chaque école et un représentant qui s'est rendu au Parlement ! »

Un combat au quotidien
Professeur et formatrice agréée au sein de l'Union mondiale des journalistes scientifiques, Raghida Haddad explique avec clarté, avec sérénité, souligne inlassablement les dangers qui nous menacent. « Environ 34 000 km de plages sont en danger dans les pays arabes », rappelle-t-elle.  Après avoir rédigé de nombreux articles remarqués sur le sujet du changement climatique, elle est choisie, première femme arabe, pour s'embarquer auprès d'une équipe de scientifiques internationaux à bord d'un bateau de recherche canadien, le Amundsen, pour deux semaines « inoubliables » sur l'océan Arctique. Elle n'oubliera pas les rencontres avec des spécialistes, tous concernés par la santé de notre terre, la nature qui se transforme, le soleil de minuit, les tempêtes et les glaciers qui disparaissent. « L'Arctique a perdu un tiers de ses glaciers depuis 30 ans. La surface totale est passée de 7,8 millions de kilomètres carrés en 1980 à 4,2 millions de km2 actuellement... Si rien n'est fait, la glace pourra disparaître complètement dès 2013. »     
Dès son retour, et pour faire partager cette expérience avec le plus grand nombre de lecteurs arabes, la journaliste avait dégainé ses mots dans des articles qui ont fait l'an passé la une de al-Bi'a wal Tanmia, mais également al-Nour, al-Hayat International et le Daily Star. Un journal de bord pour lequel elle s'est vue décerner le Prix du journalisme de la terre pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord  par l'organisation Internews, en association avec le gouvernement danois et la Banque mondiale. Cette récompense lui sera remise aujourd'hui, à Copenhague, par le Dr Rajendra Pachauri, président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et qui reçut avec Al Gore le prix Nobel en 2007. « Mon voyage en Arctique fut une expérience rare, sans doute une des plus importantes dans ma vie. »
Veni, Vidi et maintenant Vici ? Pour Raghida Haddad, comme pour toutes les personnes concernées par le sujet, la plus belle récompense serait, bien évidemment, un pacte après-Kyoto approuvé par les pays représentés, pour mettre fin aux dégâts et tenter de sauver la planète.
Pour elle et pour tous les activistes, et ils sont nombreux au Liban et dans le monde, le sommet de Copenhague, qui se tient du 7 au 18 décembre, sonne l'alarme comme un glas en cas d'échec. La date limite au-delà de laquelle il n'est plus question de vie, mais de survie de notre planète. Raghida Haddad l'a préparé depuis des mois et se bat pour un...
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