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Lifestyle - Environnement

À Vienne, l’hôtel Stadthalle promeut les technologies vertes

L'établissement trois étoiles produit autant d'énergie qu'il en consomme.

L’hôtel Stadthalle innove en matière d’énergie renouvelable. Même son mobilier est fabriqué en matières recyclables. Samuel Kubani/AFP

Magritte aurait pu écrire « ceci est une centrale électrique » sous la photo de l'hôtel viennois Stadthalle. Grâce à des technologies vertes, cet établissement trois étoiles ambitionne de devenir le premier hôtel au monde à équilibrer sa consommation d'énergie par une production propre. Son austère façade rose pâle et anthracite ne laisse pourtant présager de rien ; mais, avec 160 m2 de panneaux solaires sur le toit et un mur de la cour, une pompe à chaleur dans la cave et une nouvelle aile passive - ne nécessitant quasiment plus d'énergie pour le chauffage - l'hôtel de 81 chambres, ouvert vendredi, a donné tous azimuts dans les énergies renouvelables.
« Nous n'avons rien inventé. Nous utilisons simplement les techniques existantes de manière intelligente », explique à l'AFP la directrice, Michaela Reitterer, qui présente inlassablement ses nouveaux murs à des groupes d'étudiants, de techniciens ou de représentants d'ONG.
L'énergie récupérée par la pompe à chaleur, puisant de l'eau à 13 m de profondeur, alimente le chauffage d'appoint dans l'aile passive tandis que l'eau est chauffée grâce aux panneaux solaires. Dans les sous-sols, 10 réservoirs de 1 000 litres attendent l'eau de pluie pour alimenter les chasses d'eau et, côté lumière, seules les ampoules LED et faible consommation ont droit de cité. « L'électricité produite pendant la journée, quand les clients ne sont pas là, est revendue à l'opérateur et nous en consommons la nuit », précise Michaela Reitterer. Le clou de l'installation - de petites éoliennes sur le toit - n'a pas encore été autorisé par les autorités. Des riverains inquiets pour le bruit et par la perspective d'hélices tournant en permanence tentent de faire suspendre le projet. « Nous pourrions produire jusqu'à 38 500 kW/h par an. Si les éoliennes ne sont pas acceptées, il faudra étendre les panneaux solaires », souligne la directrice avec une moue d'incompréhension pour les craintes de ses voisins.
Si l'architecture de l'aile passive a été adaptée à la technique, la notion de confort n'a pas disparu pour autant. Un système utilisant les propriétés thermiques du béton permet à chaque client de régler la température dans sa chambre, hiver comme été. Les meubles et les textiles, quoique issus de matières recyclées, ont un air cossu. Mais, faire un hôtel de catégorie cinq étoiles - goinfre en énergie - « avec ces standards sera difficile », estime l'hôtelière qui a injecté 4 à 5 millions d'euros dans les travaux. Elle ne cache pas qu'une réglementation plus favorable sur le rachat de l'électricité verte rentabiliserait plus vite cet investissement. Malgré tout, les prix des chambres sont relativement doux : 116 à 126 euros pour une chambre double.
Le mot d'ordre demeure « sensibiliser » : les clients sont informés par un écran de la quantité d'énergie produite et dépensée chaque jour. Et la propriétaire du Stadthalle compte aussi influer sur les modes de mobilité de ses hôtes. Ils obtiendront 10 % de réduction s'ils arrivent en vélo ou en train. Deux places pour recharger des voitures électriques sont également prévues. Avec tout cela, Michaela Reitterer nie être une activiste de l'environnement. Elle se considère plutôt dotée « du bon sens de la ménagère ». Et d'ajouter, avec une pointe d'ironie toute viennoise : « Le vent souffle et le soleil brille, pourquoi acheter du pétrole aux Arabes ? »
Magritte aurait pu écrire « ceci est une centrale électrique » sous la photo de l'hôtel viennois Stadthalle. Grâce à des technologies vertes, cet établissement trois étoiles ambitionne de devenir le premier hôtel au monde à équilibrer sa consommation d'énergie par une production propre. Son...

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