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Santé - Oncologie

Prenez le temps de respirer : apprenez à préserver vos poumons

Le mois de novembre est consacré à la sensibilisation au cancer du poumon, une tumeur encore méconnue bien que très fréquente. Selon l'Organisation mondiale de la santé, deux personnes en périssent toutes les trente secondes.

Le cancer du poumon tue autant de personnes que les cancers du sein, de la prostate et le cancer colorectal réunis.Photo Hoffmann-La Roche

Il a découvert sa maladie par pure chance. Mohammad, sexagénaire, souffrait d'une toux persistante qu'aucun médecin n'arrivait à guérir, malgré tous les traitements prescrits et les examens requis. « J'étais un gros fumeur, raconte-t-il. Pendant près de quarante-cinq années, je consommais non moins de cinquante cigarettes quotidiennement. » Un jour, gêné par sa toux, il lance d'un ton badin à un spécialiste qu'il connaît : « Vous, médecins, devriez vendre des légumes au lieu de soigner les gens. » Vexé par cette remarque, le spécialiste que Mohammad n'avait jamais pensé consulter auparavant lui a aussitôt demandé de le retrouver le lendemain à l'hôpital où il exerce. « Il m'a ordonné une énième radio, qui a permis finalement de découvrir ma tumeur, raconte Mohammad. Heureusement, le diagnostic a été fait à un stade précoce. Aujourd'hui, je suis guéri. J'ai arrêté la cigarette et je vis normalement. »
Mohammad fait partie des 1,4 million de personnes diagnostiquées chaque année dans le monde avec un cancer du poumon. Une maladie dont meurent 3 000 personnes par jour, c'est-à-dire deux personnes toutes les trente secondes. Pour mieux faire connaître cette maladie, les laboratoires Hoffmann-La Roche ont réuni la presse autour d'une rencontre sur le thème « Prenez une respiration profonde : novembre est le mois de sensibilisation au cancer du poumon ».
« Les poumons propulsent un éternuement à une vitesse de 160 km/h », explique le Dr Fadi Farhat, chef du département d'hématologie-oncologie à l'hôpital universitaire Hammoud et enseignant à la faculté de médecine de l'Université Saint-Joseph, qui a entamé sa présentation par un aperçu général sur les poumons. « La superficie des poumons est presque équivalente à celle d'un court de tennis, poursuit-il dans ce cadre. Les poumons sont les seuls organes qui peuvent flotter. Au quotidien, nous perdons un demi-litre d'eau rien qu'en respirant. »
Il est important donc de préserver ses poumons. Ce qui n'est malheureusement pas le cas. Selon l'Organisation mondiale de la santé, en effet, le cancer des poumons est la cause principale des décès liés au cancer. « Il tue autant de personnes que les cancers du sein, de la prostate et le cancer colorectal réunis, note le Dr Farhat. Si la tumeur est diagnostiquée à un stade précoce, il est possible de guérir. Toutefois, plus 60 % des cas sont détectés à un stade avancé. »
Au Liban, selon le Registre national du cancer, 780 personnes ont été diagnostiquées en 2004 avec une tumeur au poumon. « Malheureusement, l'incidence de la maladie augmente au Liban avec 28 nouveaux cas chaque année pour 100 000 hommes et 10 nouveaux cas pour 100 000 femmes », déplore le Dr Farhat, soulignant qu'il s'agit de la deuxième tumeur la plus diagnostiquée chez l'homme après le cancer de la vessie. Chez la femme, le cancer du sein demeure la tumeur la plus fréquente.

Tabagisme, principal facteur de risque
Le tabagisme est indubitablement le facteur de risque le plus fréquent dans la survenue d'un cancer du poumon. « En effet, neuf patients sur dix ont fumé à une certaine période de leur vie, souligne le Dr Farhat. En ce qui concerne le tabagisme passif, il est responsable de 25 % des cas. » À ce facteur, s'ajoutent une exposition à l'amiante et au radon, un gaz radioactif d'origine naturelle principalement formé par la désintégration du radium, ainsi que l'exposition sur le site du travail à des substances cancérigènes, et la pollution atmosphérique.
« Dans les pays où la loi antitabac est entrée en vigueur, une diminution de l'incidence des tumeurs pulmonaires a été notée », remarque le Dr Farhat.
Peut-on parler d'un ou de plusieurs cancers de poumon ? Les spécialistes distinguent deux formes principales de tumeurs pulmonaires : le cancer du poumon à petites cellules et le cancer du poumon non à petites cellules. Cette dernière forme constitue 80 % des cas de cancer diagnostiqués et comprend trois types de tumeur : le cancer des cellules squameuses, l'adénocarcinome et le carcinome à grandes cellules.
« Le cancer des cellules squameuses est fortement associé au tabagisme et représente le type le plus fréquent de cancer du poumon, note le Dr Farhat. Cette forme de cancer croît lentement. Parfois, trois à quatre ans passent avant que la tumeur ne soit cliniquement visible. Cette tumeur est rare chez les non-fumeurs. »
L'adénocarcinome est moins lié au tabagisme et se présente généralement sous forme de tumeur solitaire sur les cellules périphériques du poumon. Il se propage rapidement, s'étendant  particulièrement au cerveau, à la paroi de la cage thoracique et aux glandes surrénales. Il est plus fréquent chez les femmes, notamment celles qui fument. Le carcinome à grandes cellules, enfin, a un comportement clinique agressif et un pronostic faible.
« Il est important de bien poser son diagnostic parce que le traitement diffère d'une forme de cancer à une autre, insiste le Dr Farhat. Parfois, nous ne pouvons pas extraire chirurgicalement la tumeur parce qu'elle s'est propagée à d'autres organes comme le cerveau, les glandes lymphatiques, le foie, les os et les glandes surrénaliennes. Il est important donc lors du diagnostic de vérifier si ces parties de l'organisme sont atteintes. »

Symptômes
Malheureusement, à ses premiers stades, le cancer du poumon ne présente aucun symptôme spécifique à la maladie, d'où la difficulté de poser un diagnostic. Ceux-ci ne se manifestent qu'à un stade avancé. « Au début, le patient peut perdre du poids d'une façon inexpliquée, ressentir une fatigue générale et une perte d'appétit qui sont d'ailleurs communs à tous les cancers, indique le Dr Farhat. Si la tumeur est toutefois localisée dans les bronches, elle peut parfois causer une toux. Si celle-ci est accompagnée de crachat de sang, il ne faut pas tarder à consulter son médecin. Il en est de même si la toux est persistante. »
Également parmi les symptômes liés au cancer du poumon, l'enrouement de la voix, l'essoufflement, un sifflement, des épisodes répétés de bronchite et/ou une douleur au niveau de la poitrine.
Comment traiter la maladie ? « Si la tumeur est localisée, la chirurgie reste la thérapie de choix, insiste le Dr Farhat. Dans les cas contraires, nous pouvons également avoir recours à une radiothérapie, à la chimiothérapie, à une thérapie ciblée ou à un traitement palliatif, sachant qu'il est possible de recourir à une ou plusieurs de ces thérapies selon le cas. »
Et de poursuivre : « Le but du traitement est de prolonger la vie du patient en lui assurant une meilleure qualité de vie, sachant que si le cancer est diagnostiqué à un stade précoce, 70 % des patients survivront cinq ans après le diagnostic. »

N. M.
Il a découvert sa maladie par pure chance. Mohammad, sexagénaire, souffrait d'une toux persistante qu'aucun médecin n'arrivait à guérir, malgré tous les traitements prescrits et les examens requis. « J'étais un gros fumeur, raconte-t-il. Pendant près de quarante-cinq années, je consommais non moins de cinquante...

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