L'uranium enrichi sert à produire du combustible pour des réacteurs civils mais entre également à un niveau élevé d'enrichissement dans la fabrication d'une bombe nucléaire. Selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran a produit jusque-là 1 763 kilos d'uranium faiblement enrichi. En guise de compromis, l'AIEA a proposé le 21 octobre le transfert par l'Iran d'une grande partie de son uranium faiblement enrichi (3,5 %) en Russie pour y être enrichi davantage avant de le transformer en France en combustible pour son réacteur de recherche à Téhéran. Une solution intermédiaire évoquée est que l'Iran envoie son uranium enrichi pour stockage en Turquie. Mais Téhéran n'a toujours pas donné une réponse claire à l'offre de l'AIEA en réclamant plus de négociations, le débat semblant se focaliser sur le volume d'uranium que l'Iran transférerait et les garanties qu'il sera rendu à Téhéran.
Les grandes puissances sont agacées par l'absence de réponse formelle de Téhéran et les menaces de nouvelles sanctions sont de nouveau d'actualité. Hier, le président américain Barack Obama, en visite à Pékin, et son homologue chinois Hu Jintao, ont appelé l'Iran à « répondre positivement à la proposition » de l'AIEA, estimant que Téhéran devrait assumer « les conséquences » d'un blocage. « Nous sommes tombés d'accord sur le fait que la République islamique d'Iran doit fournir des assurances à la communauté internationale selon lesquelles son programme nucléaire est pacifique et transparent », a dit M. Obama. « Sur cette question, nos deux pays et le reste du groupe sont unis. » Dimanche, le président russe Dmitri Medvedev a déclaré que la Russie était prête « à aller plus loin » pour s'assurer du programme nucléaire pacifique iranien, en référence à de nouvelles sanctions. Néanmoins, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a jugé « prématuré » hier de conclure que les discussions avaient échoué. La Chine et la Russie sont traditionnellement réticentes à des sanctions contre l'Iran. Paris a également appelé l'Iran à donner rapidement sa réponse, en l'exhortant à « faire très rapidement le choix de la coopération », a indiqué hier le ministère français des Affaires étrangères. Ajoutant à la pression, l'AIEA a demandé dans un rapport publié lundi « plus de clarifications » sur l'objectif du second site d'enricihissement situé près de Qom et que l'Iran avait omis de déclarer. Cela « soulève la question de l'existence d'autres installations nucléaires qui n'auraient pas encore été révélées », est-il écrit dans le rapport.
En attendant, le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, a annoncé une augmentation immédiate de la production d'essence pour faire face à d'éventuelles sanctions américaines sur les importations iraniennes de carburant, de 14 millions de litres par jour.
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