Napoléon, lui, ne brille pas par sa réputation de gourmet raffiné. Cependant, il se distinguait par son amour pour le Gevrey-Chambertin, l'un des plus grands vins de Bourgogne. C'était le vin de l'empereur. En Égypte, il en emporta tellement qu'il ne réussit pas à consommer toutes les bouteilles sur place. Ramené en France, le vin s'avéra toujours aussi plaisant, ce qui confirma son statut d'excellent vin de garde. Durant les grands froids de la campagne de Russie, en 1812, l'aide de camp de Napoléon conservait ce vin contre sa poitrine pour pouvoir, à tout moment, lui servir du vin chambré. Napoléon était-il alors un dégustateur hors pair en matière de vin ? Et bien non : fidèle à ses vieilles habitudes, il ne manquait jamais de couper son Chambertin avec un volume équivalent d'eau. Le pauvre Bertin, vigneron génial à l'origine de l'appellation Chambertin (littéralement Champ-de-Bertin), a dû se retourner plus d'une fois dans sa tombe... Il est dit que c'est faute d'avoir bu son verre de Chambertin le jour de la bataille de Waterloo que Napoléon connut la défaite. Petite cause, grandes conséquences, cette anecdote est l'illustration napoléonienne de l'effet papillon. Outre le Chambertin, Napoléon ne dédaignait pas un verre de champagne, sans jamais oublier d'y joindre au moins autant d'eau : c'était ce qu'il appelait sa « limonade »... Le roi Louis XV, lui, souffrait d'une « langueur d'entrailles », ce qui en terme plus moderne signifie que notre cher roi était régulièrement constipé. Ce désagrément le mettait en retard à ses réunions. Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu, maréchal de France et petit-neveu du cardinal de Richelieu, portait une réelle passion pour le bon vin, au point qu'il possédait dans le Médoc, à Moulis, une propriété viticole qui lui servait aussi de pavillon de chasse. Il recommanda au roi de boire un bon verre de rouge de Moulis à chaque repas et très vite, à mesure que l'état du colon royal s'améliorait, on surnomma le vin du duc « La tisane de Richelieu »... Plusieurs siècles plus tard, la science nous explique les raisons des effets si bénéfiques de la fameuse « tisane ». Le tanin contenu dans les vins rouges agit sur les fibres lisses de la musculature intestinale et en augmente les contractions. Quant aux polyphénols présents dans la peau du raisin, ce sont des antioxydants et de puissants vasodilatateurs. Le reservatrol (un de ces polyphénols) réduirait à lui seul, selon l'Organisation mondiale de la santé, 40 % des risques d'accidents cardio-vasculaires. Alors à vos verres (deux tout au plus par jour), prêts, partez ! Et bonne santé...
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Du vin pour tous les goûts…
OLJ / Par Marise KASSAB, le 13 novembre 2009 à 23h50
Napoléon, lui, ne brille pas par sa réputation de gourmet raffiné. Cependant, il se distinguait par son amour pour le Gevrey-Chambertin, l'un des plus grands vins de Bourgogne. C'était le vin de l'empereur. En Égypte, il en emporta tellement qu'il ne réussit pas à consommer toutes les bouteilles sur place. Ramené en France, le vin s'avéra toujours aussi plaisant, ce qui confirma son statut d'excellent vin de garde. Durant les grands froids de la campagne de Russie, en 1812, l'aide de camp de Napoléon conservait ce vin contre sa poitrine pour pouvoir, à tout moment, lui servir du vin chambré. Napoléon était-il alors un dégustateur hors pair en matière de vin ? Et bien non : fidèle à ses vieilles habitudes, il ne manquait jamais de couper son Chambertin avec un volume équivalent d'eau. Le pauvre Bertin, vigneron génial à l'origine de l'appellation Chambertin (littéralement Champ-de-Bertin), a dû se retourner plus d'une fois dans sa tombe... Il est dit que c'est faute d'avoir bu son verre de Chambertin le jour de la bataille de Waterloo que Napoléon connut la défaite. Petite cause, grandes conséquences, cette anecdote est l'illustration napoléonienne de l'effet papillon. Outre le Chambertin, Napoléon ne dédaignait pas un verre de champagne, sans jamais oublier d'y joindre au moins autant d'eau : c'était ce qu'il appelait sa « limonade »... Le roi Louis XV, lui, souffrait d'une « langueur d'entrailles », ce qui en terme plus moderne signifie que notre cher roi était régulièrement constipé. Ce désagrément le mettait en retard à ses réunions. Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu, maréchal de France et petit-neveu du cardinal de Richelieu, portait une réelle passion pour le bon vin, au point qu'il possédait dans le Médoc, à Moulis, une propriété viticole qui lui servait aussi de pavillon de chasse. Il recommanda au roi de boire un bon verre de rouge de Moulis à chaque repas et très vite, à mesure que l'état du colon royal s'améliorait, on surnomma le vin du duc « La tisane de Richelieu »... Plusieurs siècles plus tard, la science nous explique les raisons des effets si bénéfiques de la fameuse « tisane ». Le tanin contenu dans les vins rouges agit sur les fibres lisses de la musculature intestinale et en augmente les contractions. Quant aux polyphénols présents dans la peau du raisin, ce sont des antioxydants et de puissants vasodilatateurs. Le reservatrol (un de ces polyphénols) réduirait à lui seul, selon l'Organisation mondiale de la santé, 40 % des risques d'accidents cardio-vasculaires. Alors à vos verres (deux tout au plus par jour), prêts, partez ! Et bonne santé...
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