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Culture - Spectacle

La diva du Mali envoûte le Music Hall

Sa voix, sa présence exercent un pouvoir de fascination qui pourrait s'apparenter à de la magie noire. Mais hop-là, trêve de clichés. Car Rokia Traoré est une artiste sur laquelle il est justement impossible d'apposer une étiquette. Ou alors seulement celle d' « artiste géniale ».

Rokia Traoré : une présence lumineuse et énergique.    (Wassim Daou)

En effet. Elle est géniale, tout simplement. Son concert au Music Hall - organisé dans le cadre du festival Liban World, en collaboration avec Eléftériadès Productions et la Mission culturelle française - était remarquable et chaleureux.
Silhouette gracile, port de reine, tee-shirt et pantalon de lin blancs, Rokia Traoré vient du Mali. Auteure-compositrice-interprète, elle est considérée comme «le talent le plus étonnant et le plus précoce d'Afrique de l'Ouest». Elle chante en bambara, la langue de l'ethnie à laquelle elle appartient. Sa musique se situe quelque part entre les langueurs africaines et le «groove» chaleureux. Ses chansons racontent la vie, en adoptant les rythmes ancestraux mariés à des sonorités rock et blues.
Pour la petite bio, il faut savoir qu'en dix années de carrière, la chanteuse malienne s'est hissée, du haut de ses trente-cinq petites années et en seulement quatre albums, à un niveau de maturité et de personnalité musicale peu commun. Fille de diplomate, elle a grandi entre les USA, l'Europe et le Moyen-Orient. La diva peut s'enorgueillir d'avoir ajouté son nom aux côtés des autres grands artistes maliens que sont Salif Keita ou Farka Touré. Tchamantché, son dernier album (Victoire de la musique 2009 dans la catégorie «Musiques du monde»), est un bijou de chansons où le bambara épouse parfaitement et avec le plus grand naturel l'inimitable son de la guitare électrique 50'Grestch dont il s'accompagne.
Rokia Traoré a donc trouvé un parfait équilibre entre la musique traditionnelle et sa vision du monde, résolument moderne.
Grand sourire malicieux, elle dévoile, dans les rythmes et dans les mélodies, un canevas très varié. Tantôt mélancolique, tantôt flamboyante, elle murmure, frémit, ronronne et rugit. Elle enchaîne avec des poèmes philosophiques, en textes aux problématiques touchant l'Afrique (l'immigration clandestine, le devoir de mémoire du peuple malien). Elle est l'auteure de tous ses titres. Elle délivrera deux chansons en français: Aimer, une ballade romantique, et Zen, belle incitation rythmée au bonheur de ne rien faire. Et un hommage à Billie Holiday (The Man I Love), chanté en anglais. Cette reprise met en exergue toute l'étendue du talent de Rokia, commençant la chanson en blues, puis évoluant progressivement vers du scat africain. Puis nous offre Yorodjan, qui signifie De si loin, un «merci» de la part de l'artiste aux spectateurs pour être venus si nombreux et pour leur curiosité envers «un genre de musique que vous n'écoutez sans doute pas si souvent»... Dans Tounka, elle s'attaque aux problèmes de l'immigration de l'Afrique vers l'Europe. «Elle est dédiée à tous ceux et celles qui ont dû fuir leur pays pour pouvoir vivre tout simplement.»
Rythmes de transe ou volutes douces-amères. Phrasé intimiste ou rock endiablé, douce ou intense, Rokia assure sur tous les tons.
Au final, elle profite de formidables soli de guitare et de batterie pour danser et sauter de toute sa joie, visiblement heureuse du superbe concert qu'elle vient de donner, du bonheur et des émotions qu'elle a pu transmettre à un public applaudissant à tout rompre.
Une artiste bourrée de talent, une formation qui s'entend à merveille. Et un spectacle comme on les aime.
En effet. Elle est géniale, tout simplement. Son concert au Music Hall - organisé dans le cadre du festival Liban World, en collaboration avec Eléftériadès Productions et la Mission culturelle française - était remarquable et chaleureux. Silhouette gracile, port de reine, tee-shirt et pantalon de lin blancs, Rokia Traoré vient du Mali....
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