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Économie - Consommation

Un premier « Davos du vin » face aux mutations du secteur

Crise, changement des habitudes de consommation, nouveaux marchés asiatiques : près de deux cents professionnels du monde viticole participent au premier « Davos du vin », sur les rives du lac de Côme en Italie, pour débattre de l'avenir de ce secteur en mutation.
« Cette idée me trottait dans la tête depuis trois ans : organiser un "Davos du vin", un "think-tank" pour réfléchir, loin des foires, réunir des gens du monde entier pour discuter du futur », explique François Mauss, organisateur de ce World Wine Symposium-Davos du vin, dont la première édition se déroule jusqu'à aujourd'hui à la villa d'Este de Cernobbio (Nord).
Personnage haut en couleur et bon vivant, ce Français passionné, fondateur de l'association de dégustation du Grand Jury européen, a fait jouer ses relations pour réunir ces producteurs, négociants, importateurs et autres collectionneurs venus du monde entier.
Participer à cette réunion permet de « créer une communauté alors que le monde du vin est assez atomisé, indépendant », souligne Jean-Jacques Parinet, propriétaire du Château du Moulin-à-Vent, dans le Beaujolais.
« Techniquement, il y a des gens qui font leur vin d'une autre façon que moi et ça m'intéresse », note Jean Guyon, propriétaire des Domaines Rollan De By, dans le Médoc.
Dégustant un verre de vin autrichien, entouré de producteurs suisses, Stefano Silenzi, à la fois croate et français, est le directeur marketing de Gruppo Italiano Vini, grande entreprise viticole de la péninsule. Il est ici pour comprendre les mutations du secteur.
« La crise a entraîné un changement dans le monde du vin, dit-il. L'euphorie est finie, il faudra être meilleur et éduquer les consommateurs plutôt qu'essayer d'aller à tout prix vers la croissance. »
« En France, on ne bouge pas assez. On a longtemps pensé que notre vin était la panacée, les grands se sont endormis sur leurs lauriers », déplore de son côté Jean Guyon.
Pour François Mauss, le « premier enjeu » pour le vin aujourd'hui est de combattre la « perte d'identité ».
« Le vin a une dimension culturelle et historique. On est aujourd'hui face à des organismes puissants, de grands groupes, qui veulent le réduire à une simple marchandise alors que le futur du vin, c'est son passé », affirme-t-il.
Administrateur du groupe viticole suisse Hammel, Charles Rolaz relève en outre que « le vin est un peu diabolisé » par les politiques publiques.
Il souligne que l'enjeu est de savoir si la consommation va continuer à diminuer tout en relevant l'espoir d'une consommation moindre mais tournée vers des vins de meilleure qualité.
Par ailleurs, les professionnels ne cachent pas leur intérêt pour l'Asie.
« Il y a des maisons qui ont perdu 30 à 50 % de leur marché aux États-Unis » en raison de la récession, parallèlement, « la demande est très importante en Chine ou en Inde », note, confiant, François Mauss.
La partie sera toutefois inégale.
« Pour les grands vins français, l'avenir est radieux en Asie. Les plus petits devront en revanche affronter la concurrence des vins du Nouveau Monde », observe Lim Chin Joo, collectionneur de Kuala Lumpur.
Ces vins d'Australie, d'Amérique du Sud ou encore d'Afrique du Sud ont réussi à attirer le consommateur néophyte avec des structures moins complexes et surtout des prix plus attractifs.
Au moins cinq autres éditions du « Davos du vin » sont d'ores et déjà prévues.
Crise, changement des habitudes de consommation, nouveaux marchés asiatiques : près de deux cents professionnels du monde viticole participent au premier « Davos du vin », sur les rives du lac de Côme en Italie, pour débattre de l'avenir de ce secteur en mutation.« Cette idée me trottait dans la tête depuis...

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