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Liban - Coopération

L’AEP dope le secteur des petites entreprises depuis 25 ans

L'Association d'entraide professionnelle, qui fête cette année ses 25 ans d'existence, accorde des microcrédits aux particuliers qui désirent lancer leur projet professionnel. Une forme de solidarité sociale et économique.
2 389 aides accordées, l'espace d'un jubilé. Telle est la performance de l'Association d'entraide professionnelle (AEP), qui vient de célébrer son vingt-cinquième anniversaire. Son but : donner accès à tous au crédit professionnel pour aider à la création de petites entreprises. « Le principe est d'accorder des microcrédits à des personnes qui ne sont pas « banquables » », explique Hélène Sayad, directrice de l'association depuis huit ans.
Les bénéficiaires de ces prêts, à qui les établissements financiers refusent de prêter, faute de garanties, ont des profils divers. « Ils ont entre 21 et 65 ans. Il faut qu'ils aient une expérience professionnelle passée, un projet et un garant », souligne Hélène Sayad. Une fois leur dossier sélectionné, il est étudié et validé par le bureau central de l'AEP, localisé à Beyrouth, dans le quartier de Badaro.

« One dollar and up »
Agriculteur, couturière, éleveur de volaille, maçon, producteur d'arak, mécanicien, menuisier... Depuis sa création, l'AEP a participé à la naissance de petites entreprises - moins de cinq salariés - dans tout le pays. « Le plafond du crédit est fixé à 5 000 dollars par famille, avec des intérêts autour de 8 % », stipule la directrice de l'ONG. De quoi permettre à des ménages aux revenus faibles, voire très faibles, de se lancer.
C'est le cas de Noha, 52 ans. En 2006, elle sollicite l'AEP pour la première fois. « Je voulais ouvrir un "One dollar and up", car j'adore ces magasins », raconte-t-elle. Elle entend parler de l'association et contracte un premier prêt pour acheter la marchandise nécessaire. « Les pourcentages demandés par les banques étaient trop élevés pour moi », explique-t-elle. Un deuxième crédit, au nom de son mari, qui s'associe au commerce, permet de mettre la machine en route. Le « One dollar and up » est ouvert à Dékouané. Depuis, le couple doit 400 dollars par mois à l'AEP. « Pour tout rembourser, nous en avons pour deux ans, environ », estime Noha. Pourvu que le commerce soir rentable. Selon le couple, « pour l'instant, ça marche plutôt bien ».

Emmaüs International
Car il ne s'agit pas d'une œuvre de bienfaisance : les nouveaux microentrepreneurs ont entre 10 et 30 mois pour rembourser leur crédit, et les transferts d'argent sont gérés par des banques commerciales partenaires de l'AEP. « Lorsque l'association a été créée par des hommes d'affaires libanais en 1984, c'était la guerre. Le but premier était d'apprendre aux personnes à ne compter que sur elles-mêmes », raconte Hélène Sayad. Parfois, l'énergie et l'argent déployés se révèlent vains. « Bien sûr, il arrive qu'un projet échoue, ou qu'il soit fictif. 10 à 15 % de l'argent prêté ne nous est pas remboursé, mais nous sommes de plus en plus prudents », estime-t-elle.
Seule association membre d'Emmaüs International au Moyen-Orient, l'AEP est bien sûr à but non lucratif. Financée à 75 % par des ONG, surtout européennes, et à 25 % par des donateurs privés, elle s'est étendue dans tout le pays.
On trouve ainsi des antennes locales à Tripoli, Batroun, Jbeil, Saïda ainsi que dans le Kesrouan, la Békaa (Nord et Sud) et le Chouf. Le secteur du microcrédit, en ces temps de crise, a de l'avenir devant lui. En 2008, 185 prêts ont été accordés, pour un montant de plus d'un million de dollars.

2 389 aides accordées, l'espace d'un jubilé. Telle est la performance de l'Association d'entraide professionnelle (AEP), qui vient de célébrer son vingt-cinquième anniversaire. Son but : donner accès à tous au crédit professionnel pour aider à la création de petites entreprises. « Le principe est d'accorder des...
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