« Éclats de stylo dans un paquet de mouchoir »

Dans un petit premier livre intitulé Éclats de stylo dans un paquet de mouchoir (éditions Dar an-Nahar,130 pages), Rindala el-Khoury évoque, avec un lyrisme ardent, les stigmates de la guerre. Images indélébiles de toutes les horreurs et violences humaines pour des combats fratricides inqualifiables.
Vivant en France depuis l'adolescence, l'auteure n'en a pas moins oublié ces images atroces dont le traumatisme la hante et l'obsède toujours...
« Ne vous laissez pas mettre dans un cercueil », dit-elle, au sens propre et au sens figuré, bien entendu, dans sa lutte de vivante pour un parcours humain digne, loin des sifflements des balles, des fracas des bombes, et des déluges de fer et de feu. Pour cela, entre bribes de mémoire et lambeaux de souvenirs, elle parle, avec compassion et véhémence, de tous ces morts qui ont rempli les cercueils, les fosses. Elle parle de tous ces décombres, ces cadavres, ces dépouilles. Avec une certaine poésie car les vivants s'attachent toujours aux souvenirs de ceux que la vie a quittés...
Placées sous la bannière des citations (celles de Rilke, Rimbaud, Barthes, Bataille...), ces pages, habitées de peur, d'angoisse, de colère, de révolte, d'indignation, et du noir du deuil et de la douleur, sont un vibrant réquisitoire contre la folie de la guerre et un refus d'oubli. Avec parfois des phrases sereines et d'une candeur enfantine. Tenez, comme celle-là par exemple : « Les obus dans le ciel sont des étoiles filantes, il faut vite faire un vœux...» Citoyens d'un univers aux rouages toujours menacés, et vous particulièrement habitant du pays du Cèdre, l'avez-vous fait, ce vœu ?


Lecture de texte par Mireille Herbstmeter (comédienne française) autour de l'ouvrage aujourd'hui, lundi, salle Schéhadé, à 17h. Suivra une signature au stand de Dar an-Nahar.