Des pharaons qui exigeaient d'être inhumés avec « la chair des dieux » jusqu'aux orpailleurs de nos jours, presque toutes les sociétés à travers les âges ont investi l'or d'un pouvoir quasi mythologique... Midas, le roi de la Phrygie, rêvait d'être très riche. Après une bonne action, le dieu Dionysos exauça son vœu : transformer en or tout ce qu'il touchait. Mais sa vie devint un enfer, impossible de manger ou de boire. Alors il supplia Dionysos de dissiper l'enchantement. Celui-ci lui ordonna de se laver les mains dans les eaux du Pactole (d'où l'expression) et depuis, il y a des paillettes d'or dans cette rivière. Une belle légende grecque pour expliquer une réalité qui fit la fortune des rois de la Lydie (royaume d'Asie mineure) dont le plus célèbre n'est autre que Crésus, qui régna à partir de 541. Crésus se considérait le plus heureux des hommes, faisant fi des avertissements du sage Solon sur la fragilité des fortunes humaines et la nécessité de considérer la fin en toute chose. Et la sienne ne fut pas aussi brillante que l'or qu'il amassa. Son fils bien-aimé Atys est tué au cours d'un accident de chasse, puis, choisissant la lutte à la négociation, il déclare la guerre à Cyrus, le puissant roi de Perse. Assistant au sac de son royaume, il finit prisonnier et condamné au bûcher.
L'histoire de l'allemand Alfinger, le premier homme à se lancer à la recherche de l'Eldorado ne finit pas mieux. Cet homme cruel finançait ses expéditions entre 1529 et 1538 en vendant comme esclaves à Saint-Domingue des Indiens marqués au fer rouge. Parti du Venezuela, il massacre sur son passage de nombreuses tribus indigènes et fini avec une flèche empoisonnée dans le cou sans avoir trouvé la moindre once d'or... C'est en sondant le lit de l'American River en Californie, pour y installer une scierie, que le charpentier James Marshall aperçoit des points brillants dans l'après-midi du 24 janvier 1848 : de l'or. En 1849, plus de cent mille personnes, « les forty niners », viennent de tous les continents dans l'espoir de faire fortune : c'est la ruée vers l'or qui va donner un coup de fouet à la conquête de l'ouest américain ainsi qu'à toute l'économie mondiale. Mais à quel prix ? Violences, bagarres, meurtres étaient le lot quotidien des orpailleurs. Quant à James Marshall, il est devenu fou et errait dans les rues persuadé que tout l'or de la Californie devait lui revenir. Encore une triste histoire ! Et la soif de l'or continue ! De la Mongolie au Brésil en passant par la Rainconada dans les Andes, Sumbawa en Indonésie, Cajamarca au Pérou ou le Congo, les dégâts des mines sont considérables tant sur le plan environnemental, l'extraction d'une seule once d'or (une alliance) nécessite l'excavation de plus de 250 tonnes de roche et de minéral engendrant des déchets qui finissent par ensevelir les forêts ou polluer les fonds caciques, que sur le plan humain, les mineurs vivant dans des conditions sanitaires (empoisonnement par le mercure utilisé pour séparer l'or des roches) et sécuritaires déplorables, gagnant des salaires dérisoires ou encore torturés et terrorisés par les milices armées voulant contrôler les mines. Seules 161 000 tonnes d'or ont été exploitées dans toute l'histoire de l'humanité, à peine de quoi remplir deux piscines olympiques ! Ce métal à l'éclat impérissable et dont l'once (31g) s'affiche à 1 060$ est une valeur de refuge quand l'avenir semble incertain. La joaillerie représente encore les deux tiers de la demande et les ventes se chiffrent en milliards de dollars. Les États-Unis, la Chine mais surtout l'Inde en sont les plus gros consommateurs. Les citoyens de ce dernier en ont amassé jusqu'à 18 000 tonnes : plus de quarante fois ce que détient la banque centrale du pays. L'or y joue un rôle essentiel à presque chaque étape importante de la vie et surtout lors des mariages où la plus grande partie de la dot est de l'or, avec pour conséquences, endettement de la famille de la mariée, violences conjugales suite à une faible dot ou, pire, des avortements sélectifs pour éviter le fardeau financier que représente une fille !
Aux États-Unis, la campagne « no dirty gold » a persuadé nombre de grands bijoutiers détaillants de ne plus vendre d'or provenant de mines provoquant de graves dégâts sociaux ou environnementaux et même s'il reste beaucoup à faire, cette initiative est une moins triste histoire...
L'histoire de l'allemand Alfinger, le premier homme à se lancer à la recherche de l'Eldorado ne finit pas mieux. Cet homme cruel finançait ses expéditions entre 1529 et 1538 en vendant comme esclaves à Saint-Domingue des Indiens marqués au fer rouge. Parti du Venezuela, il massacre sur son passage de nombreuses tribus indigènes et fini avec une flèche empoisonnée dans le cou sans avoir trouvé la moindre once d'or... C'est en sondant le lit de l'American River en Californie, pour y installer une scierie, que le charpentier James Marshall aperçoit des points brillants dans l'après-midi du 24 janvier 1848 : de l'or. En 1849, plus de cent mille personnes, « les forty niners », viennent de tous les continents dans l'espoir de faire fortune : c'est la ruée vers l'or qui va donner un coup de fouet à la conquête de l'ouest américain ainsi qu'à toute l'économie mondiale. Mais à quel prix ? Violences, bagarres, meurtres étaient le lot quotidien des orpailleurs. Quant à James Marshall, il est devenu fou et errait dans les rues persuadé que tout l'or de la Californie devait lui revenir. Encore une triste histoire ! Et la soif de l'or continue ! De la Mongolie au Brésil en passant par la Rainconada dans les Andes, Sumbawa en Indonésie, Cajamarca au Pérou ou le Congo, les dégâts des mines sont considérables tant sur le plan environnemental, l'extraction d'une seule once d'or (une alliance) nécessite l'excavation de plus de 250 tonnes de roche et de minéral engendrant des déchets qui finissent par ensevelir les forêts ou polluer les fonds caciques, que sur le plan humain, les mineurs vivant dans des conditions sanitaires (empoisonnement par le mercure utilisé pour séparer l'or des roches) et sécuritaires déplorables, gagnant des salaires dérisoires ou encore torturés et terrorisés par les milices armées voulant contrôler les mines. Seules 161 000 tonnes d'or ont été exploitées dans toute l'histoire de l'humanité, à peine de quoi remplir deux piscines olympiques ! Ce métal à l'éclat impérissable et dont l'once (31g) s'affiche à 1 060$ est une valeur de refuge quand l'avenir semble incertain. La joaillerie représente encore les deux tiers de la demande et les ventes se chiffrent en milliards de dollars. Les États-Unis, la Chine mais surtout l'Inde en sont les plus gros consommateurs. Les citoyens de ce dernier en ont amassé jusqu'à 18 000 tonnes : plus de quarante fois ce que détient la banque centrale du pays. L'or y joue un rôle essentiel à presque chaque étape importante de la vie et surtout lors des mariages où la plus grande partie de la dot est de l'or, avec pour conséquences, endettement de la famille de la mariée, violences conjugales suite à une faible dot ou, pire, des avortements sélectifs pour éviter le fardeau financier que représente une fille !
Aux États-Unis, la campagne « no dirty gold » a persuadé nombre de grands bijoutiers détaillants de ne plus vendre d'or provenant de mines provoquant de graves dégâts sociaux ou environnementaux et même s'il reste beaucoup à faire, cette initiative est une moins triste histoire...
Des pharaons qui exigeaient d'être inhumés avec « la chair des dieux » jusqu'aux orpailleurs de nos jours, presque toutes les sociétés à travers les âges ont investi l'or d'un pouvoir quasi mythologique... Midas, le roi de la Phrygie, rêvait d'être très riche. Après une bonne action, le dieu Dionysos...
