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Économie

G-B : les autorités se disputent autour de l’idée de démanteler les banques

Les autorités britanniques sont plongées dans une nouvelle querelle à propos de la régulation bancaire, gouvernement et gendarme des marchés ayant rejeté l'idée avancée par la Banque d'Angleterre de séparer les banques de détail des activités financières jugées plus risquées.
Dans un discours prononcé mardi soir à Edimbourg, le gouverneur de la Banque centrale britannique (BoE) Mervyn King a plaidé en faveur d'une séparation entre les activités bancaires « indispensables » à l'économie, seules selon lui à mériter des garanties publiques, et qui ne devraient pas supporter les risques générés par les opérations « spéculatives ».
L'idée d'une telle séparation, qui a ressurgi avec la crise financière, avait été appliquée pendant des décennies aux États-Unis, avec la loi Glass-Steagall, mise en place suite à la crise de 1929 et abrogée seulement dans les années 80 et 90.
C'était également la norme au Royaume-Uni, jusqu'à ce que Margaret Thatcher libéralise les marchés financiers dans les années 1980.
Sans surprise, ce discours a semé la consternation dans la City, où l'on s'est empressé de défendre le modèle de banque dite « universelle », c'est-à-dire jouant justement sur tous les tableaux à la fois, qui serait une garantie de robustesse, et dont HSBC et Barclays sont de parfaits exemples.
« L'existence de banques universelles est une nécessité admise par les autorités de tous les pays », a plaidé Angela Knight, la directrice de l'Association des banques britanniques, en appelant à ne pas traiter « les banques qui se sont bien conduites sur le même plan que celles qui ont échoué ».
Mais surtout, le gouverneur de la BoE a déclenché l'ire du Premier ministre Gordon Brown et du ministre des Finances Alistair Darling, qui y ont vu une attaque contre leur politique de régulation bancaire.
« La distinction entre banque de détail et banque d'investissement n'est pas la cause » de la crise financière, a lancé M. Brown mercredi. Il a cité l'exemple de deux des plus illustres victimes de la crise du crédit, la britannique Northern Rock, seulement active dans la banque de détail, et l'américaine Lehman Brothers, à l'inverse une pure banque d'affaires.
De son côté, le gendarme britannique des marchés, la FSA, a critiqué hier le principe d'une séparation à l'emporte-pièce entre banque de détail et d'investissement, et privilégié la constitution de nouvelles réserves de capitaux, qui serviraient de coussins de sécurité aux banques.
Avec cette nouvelle querelle, « l'Autorité tripartite » (gouvernement, BoE et FSA), mise en place en 1997 par Gordon Brown, alors ministre des Finances, pour réguler le secteur bancaire, ressemble à un attelage de plus en plus bancal.
La réforme de la régulation bancaire avait déjà donné lieu à un vif accrochage entre ses membres au printemps. FSA et Banque d'Angleterre avaient défendu bec et ongles l'extension de leurs propres pouvoirs et M. King s'était plaint de ne pas avoir été consulté en amont par le gouvernement sur ce dossier crucial.
Quant au patron de la FSA, Adair Turner, il avait défendu cet été une taxation des transactions spéculatives, jugée impraticable par le gouvernement.
De toute façon, l'autorité tripartite vit sans doute ses dernières heures. Les conservateurs, donnés gagnants des élections législatives qui se tiendront au plus tard en juin, veulent abolir cette structure, au profit d'un renforcement des missions de la Banque d'Angleterre.
Les autorités britanniques sont plongées dans une nouvelle querelle à propos de la régulation bancaire, gouvernement et gendarme des marchés ayant rejeté l'idée avancée par la Banque d'Angleterre de séparer les banques de détail des activités financières jugées plus risquées.Dans un...

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