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Lifestyle - Environnement

La ville de demain, une fournaise : comment y échapper?

Le climat de Paris vers 2070 ressemblera à celui de Cordoue, caractérisé par des étés brûlants et arides.
Nos villes risquent de devenir des fournaises sous l'effet du réchauffement climatique, une menace que prennent très au sérieux chercheurs, architectes et élus alors que les solutions pour y faire face ne sont pas évidentes.
« Les urbanistes n'ont tenu aucun compte du problème du réchauffement climatique depuis 20 ou 30 ans », estime le climatologue Jean Jouzel, président de la Société météorologique de France (SMF), qui organise un colloque vendredi sur « La ville face aux changements climatiques » lors du 6e Forum international de la météo à Paris. Les villes sont des « îlots de chaleur », il y fait au moins un à deux degrés de plus qu'à la campagne, souligne-t-il.
Le réchauffement global de la planète de la fin du XIXe siècle à nos jours est déjà de l'ordre de 0,7 degré. Pour le XXIe siècle, les modèles climatiques prévoient des augmentations de la température globale entre 2 et 5 degrés. « On s'attend à ce que l'été caniculaire de 2003 devienne un été moyen à Paris d'ici à 2070, avec un été sur deux qui serait encore plus chaud », prévient Stéphane Hallegatte, chercheur Météo France au Cired (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement). Pourtant, « l'été 2003, c'est un été normal dans le sud de l'Espagne.
Or, un été normal dans le sud de l'Espagne ne fait pas 15 000 morts » comme cela a été le cas en France en 2003, fait-il remarquer.
Selon un scénario du Hadley Centre (centre de recherche britannique), le climat de Paris vers 2070 ressemblera à celui de Cordoue, caractérisé par des étés brûlants et arides. Si les canicules se répètent fréquemment, on ne pourra plus se contenter de les gérer au cas par cas, il faudra s'adapter au changement.
Dans le Paris haussmannien, il y aura du travail. « Les toits de zinc prennent la chaleur, les grandes fenêtres orientées à l'ouest permettant au soleil de rentrer tout l'après-midi dans les appartements, aussi », fait remarquer Stéphane Hallegatte. D'autant que la plupart des bâtiments ont une durée de vie longue, bon nombre d'immeubles actuels seront toujours debout à la fin du siècle et seront alors totalement inadaptés aux conditions climatiques. Leur rénovation apparaît d'autant plus nécessaire que ce secteur, très énergivore, est actuellement le plus gros contributeur à l'effet de serre, fait remarquer Alain Maugard, ancien président du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Il faut aussi « repenser l'urbanisme, réorganiser les rues pour favoriser la circulation du vent, comme dans les villes méditerranéennes », dit-il.
La « végétalisation » des immeubles peut également contribuer à rafraîchir les villes. En outre, en cas de pluies diluviennes, « un toit végétalisé retarde l'écoulement de l'eau, joue le rôle d'une éponge », souligne-t-il.
En revanche, multiplier les espaces verts en ville accentuerait l'étalement urbain, avec des temps de transport plus longs, des consommations de carburant plus élevées et des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.
Autre solution possible, blanchir l'asphalte et les trottoirs pour réfléchir la lumière.
La climatisation est une arme à double tranchant : si elle protège l'occupant de l'immeuble, elle accroît la chaleur de la ville.
Nos villes risquent de devenir des fournaises sous l'effet du réchauffement climatique, une menace que prennent très au sérieux chercheurs, architectes et élus alors que les solutions pour y faire face ne sont pas évidentes. « Les urbanistes n'ont tenu aucun compte du problème du réchauffement climatique depuis 20 ou 30...

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