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Santé - Pandémie

L’OMS toujours méfiante face au virus de la grippe A

La grippe A(H1N1) a dépassé le cap de 300 000 cas certifiés par des analyses dans les laboratoires, dont plus de 3 900 décès. Selon le directeur de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe, Marc Danzon, la stratégie adoptée par l'organisation a permis d'éviter la catastrophe.
« C'est peut-être parce qu'on en aura fait trop qu'on aura évité une catastrophe. » Marc Danzon, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe, défend la stratégie de l'organisation face au virus de la grippe A. « Pour la grippe aviaire, on nous avait déjà reproché de trop en faire. Dès qu'il y avait le moindre doute en Turquie ou en Azerbaïdjan, on y est allé, et c'est peut-être pour ça qu'on a arrêté la propagation. »
Pour l'heure relativement bénigne sur le plan médical, la pandémie peut bouleverser les économies, et le risque de mutation vers un virus plus dangereux est toujours possible, prévient le Dr Danzon.
Directeur depuis dix ans de la section européenne de l'OMS, il cédera à la fin de l'année la place à la Hongroise Zsuzsanna Jakab. Médecin de formation, il suit de près l'évolution de la grippe A, qui se propage à grande vitesse dans l'hémisphère Nord.
« La carte évolue tous les jours, dit-il. On sait que c'est un virus qui se dissémine rapidement, qui ne touche pas les mêmes populations que celles de la grippe saisonnière, et qui aujourd'hui n'est pas méchant. »
Pour Marc Danzon, on ne saurait reprocher aux autorités d'être trop prudentes.
« Ce qui est important, ce n'est pas la manière dont on a investi l'argent, mais comment on est préparé à faire face à une crise si la pandémie venait à désorganiser le pays, dit-il. Pour l'instant, c'est un problème collectif, c'est l'influence que la grippe aura sur la société et sur l'économie. »
Apparu au Mexique, le virus de la grippe A peut encore muter. « Si le virus reste en l'état, la grippe aura des effets sur l'économie, moins sur la santé, poursuit-il. Mais aucun responsable de la santé ne peut s'enlever de l'idée qu'il pourrait y avoir une mutation du virus et qu'elle pourrait devenir très grave. »
Attendu avec les premiers froids, le premier pic de pandémie devrait, d'après lui, convaincre des personnes aujourd'hui réticentes à se faire vacciner. « Ça va changer quand il y aura suffisamment de cas et que chacun en aura autour de lui », dit le directeur du bureau européen de l'OMS, pour qui le vaccin ne comporte aucun risque.
« Les laboratoires sont en compétition, ils ont intérêt à aller plus vite que les autres tout en gardant l'objectif total de sécurité », fait-il remarquer.
À ses yeux, les craintes de l'opinion face au vaccin, telles qu'elles se sont notamment exprimées en France, n'ont pas lieu d'être. « Il n'y aura pas de problème, car il y a très peu de différence entre ce vaccin et ceux qu'on connaît, affirme-t-il. Certains disent qu'il y a des substances nouvelles. Ce n'est pas vrai. Ce vaccin ne serait pas mis sur le marché s'il avait le moindre de danger. »
Et de conclure en assurant : « On veut sauver des vies humaines, mais il ne faut pas qu'il y ait d'accident, sinon on détruit toute crédibilité. Il n'y en aura pas. »

Elizabeth Pineau (Reuters)

« C'est peut-être parce qu'on en aura fait trop qu'on aura évité une catastrophe. » Marc Danzon, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe, défend la stratégie de l'organisation face au virus de la grippe A. « Pour la grippe aviaire, on nous avait déjà reproché de...

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