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Lifestyle - Objets et histoire

Manger le chou et le… bœuf ?

Ils sont calorigènes certes, trop gras ou trop sucrés et pas très recommandés. Ils font quand même le plaisir de nos palais et tant qu'on les consomme de façon modérée, il n'y a pas de quoi culpabiliser... Un petit tour d'horizon sur certaines de ces délicatesses et l'origine de leurs noms.
Venise, 1950. Giuseppe Cipriani, le patron du Harry's Bar, bar mythique fréquenté par Ernest Hemingway, Orson Welles et Humphrey Bogart, situé à quelques pas de la célèbre place Saint-Marc, face à la lagune, est vexé. Des médecins ont interdit à l'une de ses clientes, la comtesse Amalia Nani Maceio, de manger toute viande cuite, elle qui adore la viande. Pour la satisfaire tout de même, le patron prend un morceau de bœuf cru, le coupe en très fines lamelles et les étale sur une assiette. Problème : la viande crue n'a aucun goût. Il confectionne donc une sorte de mayonnaise liquide à l'huile d'olive ; quelques traits de sauce sur la viande rouge et le tour est joué. Reste à trouver un nom à ce nouveau plat. Cette année justement, une grande exposition a lieu à Venise. Elle honore Carpaccio, un peintre né au XVe siècle, célèbre pour l'utilisation du rouge dans ses toiles. Le bœuf est rouge, Carpaccio aimait cette couleur, le plat s'appellera désormais carpaccio. Depuis, ce nom est devenu synonyme de fines lamelles de quelque chose, pas forcément rouge. Il existe ainsi des carpaccios de poisson, d'aubergine ou d'ananas...
Au XVIIIe siècle, le roi de Pologne, Stanislas Leszczynski, exilé en Lorraine, trouve le kouglof alsacien trop sec à son goût ; il le mouilla de liqueur et, satisfait du résultat, le baptisa du nom de son héros favori : Ali Baba. Dommage qu'il ne lui ait pas donné son nom ! C'est également à la cour de Stanislas que serait né, de la main de Madeleine Paulmier, le petit gâteau qui porte le prénom de cette servante.
Le fameux dessert pêche melba a été inventé vers la fin du XIXe siècle par Auguste Escoffier, le plus grand chef français de l'époque, en l'honneur de la cantatrice australienne Nellie Melba (de son vrai nom Helen Mitchell - devenue Melba parce que c'est à Melbourne qu'elle fit son premier concert) de passage au Savoy à Londres. Il lui fit servir des pêches sur un lit de glace à la vanille et un coulis de framboise qu'elle adora. Et nous aussi...
Le Paris-Brest a été également conçu à la fin du XIXe siècle. On ignore le nom de son auteur, mais on sait pourquoi il l'a baptisé ainsi : en référence à la course cycliste Paris-Brest-Paris, fraîchement créée. D'ailleurs, la forme du gâteau, une couronne en pâte à chou fourrée d'une délicieuse crème pralinée, rappelle la forme d'une roue de vélo.
La religieuse, elle, est un gros chou fourré d'une sublimissime crème pâtissière, surmonté d'un chou plus petit qui fait penser à une bonne sœur en habits de nonne... Quant à la pièce montée ou profiterole, cette pyramide de petits choux superposés sur un support de nougatine qu'on déguste avec une sauce chocolat, elle est l'œuvre d'un célèbre pâtissier du XIXe siècle dont le nom n'augurait pas d'une telle carrière : Marie-Antoine Carême. Son manque d'aisance financière l'empêcha de faire de longues études d'architecture, il se rabattit alors sur la pâtisserie et réalisa ses fantasmes architecturaux, devenant la coqueluche des banquets royaux...
Bon, j'arrête, une religieuse m'attend, me dit-on. Franchement, comme je tiens à rester mince comme un carpaccio, j'espère qu'elle sera en chair et en os !

Ils sont calorigènes certes, trop gras ou trop sucrés et pas très recommandés. Ils font quand même le plaisir de nos palais et tant qu'on les consomme de façon modérée, il n'y a pas de quoi culpabiliser... Un petit tour d'horizon sur certaines de ces délicatesses et l'origine de leurs noms.Venise, 1950. Giuseppe Cipriani, le patron du...
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