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Lifestyle - Portrait

Randa Tabbah, mélodie en solo

Pour les Tabbah, les bijoux ont toujours été une histoire de famille... Après avoir créé son atelier, Randa Tabbah a ouvert le 18 juin un showroom où elle reçoit en toute amitié ses clients et amis.
Côté jardin, Randa Tabbah Nasrallah est en harmonie avec les lieux, décorés par sa fille Sibylle.  Des gris pastel, des blancs, tout comme sa robe, tout comme les murs, les escaliers, les étalages. « Je voulais que ma boutique reflète ma personnalité et qu'elle soit surtout conviviale. » Dans cet espace inauguré en juin à Saïfi et qui porte son nom et son prénom, car c'est surtout un prénom qu'elle a tenu à se faire en toute liberté, elle y joue malgré elle le rôle de propriétaire, de conseillère, maniant sans trop de conviction les chiffres alors qu'elle préfère manipuler les pierres et les matériaux en leur donnant des formes et une vie.  
Côté cour, dans son atelier où elle ne fait que créer, inventer, régler des problèmes en improvisant des solutions, durant de longues heures de travail, elle secoue ses cheveux courts roux, dépoussiérant le métier et les lieux, en y installant sa touche personnelle, affranchie et certainement heureuse.
Randa, qui appartient à la cinquième génération des Tabbah, est bien sûr tombée dans le métier très jeune. « Une évidence ? Des affinités, surtout », réplique-t-elle. D'abord l'ancêtre qui, au XIXe siècle,  gravait le bois pour imprimer des motifs sur les tissus en soie, d'où le nom de Tabbah, imprimeur en arabe. Puis un grand-père qui travaillait l'argent, en enseignant au fils la technique, la manière, l'amour du métier. Un père, enfin, qui s'est attaqué à l'or, qui a développé un style, un art et une manière, et qui s'est développé dans ce monde du scintillant. « Je le regardais travailler, j'étais fascinée », avoue-t-elle.
Randa, qui aime le dessin, se dirige naturellement vers les beaux-arts au BUC. Puis elle s'envole pour Paris et y passe cinq années à approfondir le dessin et le métier de la bijouterie. « Les études étaient passionnantes, j'y ai appris les bases du dessin, la réalisation du bijou, comment peindre le métal, créer une maquette, sculpter la cire.  On créait à l'infini... À partir  de rien, un bout de carrosserie,  on arrivait à faire naître une pièce unique. » Cette notion, elle en fera un leitmotiv, dès son retour au Liban, créant sa ligne « Free Shapes » , des formes libres adaptées à l'aigue-marine, l'améthyste, le béryl, le péridot, la tourmaline et le lapis-lazuli, ses pierres de prédilection.  En 2002, elle participe à un concours régional de perles de Tahiti. Elle remporte le premier prix de design pour une broche intitulée « Procession » et le 2e prix accessoires pour homme pour le même design. Cette broche a également reçu le prix spécial. Travaillant chaque pièce comme si c'était la première ou la dernière, elle s'épanouit autour de l'essentiel, la pierre, qui est le cœur de l'œuvre. « Je porte beaucoup d'attention aux pierres, que j'achète le plus souvent d'Allemagne. La forme, la couleur m'interpellent. J'ai le sentiment que chacune me raconte une histoire. Il suffit de les écouter. » Pareil pour le bois d'Agare, qu'elle mélange à présent avec l'or. « J'aime son odeur, sa texture quand je le perfore et que je le lime. » En inaugurant son atelier, elle avait trouvé dans ce lieu intime, même si ouvert au public, une inspiration sans cesse renouvelée. « Je recevais les clientes et amies comme dans un salon. Il n'y avait même pas de tables ou de comptoirs. »  Mais il a fallu, bon gré mal gré, s'étendre à une clientèle plus large.
Femme moderne qui veut effacer l'image trop lisse « des époques révolues », libre dans ses goûts, sa créativité et ses envies, Randa Tabbah a conçu deux lignes, la première géométrique, contemporaine, stricte et « carrée ». La deuxième, intitulée  « nature », un « retour à l'or brut », qui évolue au gré des saisons, des pierres et des envies de la designer.
« Chacune de mes pièces est travaillée et soignée comme si elle était unique. Je ne me plie à aucune loi, aucune condition... », conclut-elle, avant de repartir, impatiente, à son atelier.
Côté jardin, Randa Tabbah Nasrallah est en harmonie avec les lieux, décorés par sa fille Sibylle.  Des gris pastel, des blancs, tout comme sa robe, tout comme les murs, les escaliers, les étalages. « Je voulais que ma boutique reflète ma personnalité et qu'elle soit surtout conviviale. » Dans cet espace...

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