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Culture - Festival d’Avignon

Le flamenco de Yalda Younès dans deux mises en musique très différentes

« Ana Fintizarak » (Je t'attends), dans le Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph (centre-ville d'Avignon), est une commande à Yalda Younès qui interprète en flamenco une ancienne chanson égyptienne reprise par la voix grave de Yasmine Hamdan.

Cette commande s'inscrit dans de cadre de « Sujets à vif », « rencontres imprévues où des artistes se choisissent pour faire ensemble un parcours inédit », coproduites par la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) et le Festival In d'Avignon.
Deux jeunes femmes, silhouettes minces, chevelure de jais, regard de braise. Deux belles présences pour un mariage réussi entre pas claquants du flamenco et intonations suaves de la langue arabe. Autour du refrain lancinant de Ana Fintizarak, c'est à une impossible rencontre de deux artistes qui se heurtent. Tour à tour à l'écoute l'une de l'autre, puis en duel l'une contre l'autre, elles finissent par s'asseoir chacune sur sa chaise, l'air désabusé ! Mais le public est emballé !
Yalda Younes née en 1978, se forme au flamenco en Espagne avant de suivre en 2003 ses premiers cours avec Israël Galvan, célèbre danseur de flamenco, également invité au Festival d'Avignon. Le flamenco devient ainsi sa source d'inspiration et l'outil par lequel s'exprime sa créativité.
Yasmine Hamdan, née en 1976, est auteur, compositeur et interprète. En 1998, elle cofonde Soapkills, pionniers de la scène alternative musicale arabe. En 2005, elle rencontre le producteur Mirwais Ahmadzaï (producteur notamment des derniers albums de Madonna), grâce auquel elle signe l'album Arabology qui place la langue arabe au centre de la culture pop-électronique.

 

Un bouleversant « non » à la guerre
Zad Moultaka avec sa bande-son de bombardements et Yalda Younès avec ses pas de flamenco claquant comme des balles ont choisi de dire « non » à la guerre, en hommage à Samir Kassir.  
Non est une pièce musicale de 9 minutes présentée à la chapelle des Pénitents blancs (centre-ville d'Avignon), toujours dans le cadre de la 63e édition du Festival In d'Avignon.
La scène, plongée dans le noir, est vide. Au centre un carré de lumière dans lequel Yalda Younès se tient droite comme un I. Les bombardements - enregistrement de 1975, mis en musique par Zad Moultaka - se déchaînent, emplissant la chapelle d'un vacarme de mort. Et les pas de Yalda Younès se calquent sur cette musique, en une course effrénée et macabre. Les pieds exécutent une danse martelée, bruyante, pendant que les bras, dans un geste de va-et-vient qui se répète, tentent vainement de repousser et la violence et la peur engendrées par ce bruit assourdissant. Comme désarticulé, le haut du corps participe à ce rejet, en un mouvement de plus en plus secoué. Se joue alors, là, devant nos yeux et nos oreilles, une lutte à mort : celle de la vie. Une lumière bleutée, feutrée, envahit petit à petit l'espace scénique. Comme la vie qui reprend le dessus. Les pas de Yalda Younès poursuivent leur staccato, mais là le martèlement devient muet, les gestes, moins saccadés, s'arrondissent. La musique de bombardements devient très élastique, se déforme pour n'être plus qu'un long lamento étouffé. Comme dans un rêve, cette musique parvient de loin, de moins en moins perceptible, de plus en plus méconnaissable. Jusqu'à l'apaisement à la fois de la musique et du flamenco... Un bouleversant appel à rejeter la guerre et son contingent de morts.
Des extraits vidéo de Non ont été intégrés dans le spectacle de flamenco El Final de Este Estado de Cosas, redux (La fin de cet état de choses, redux) de Israël Galvan, à la Carrière de Boulbon. 

Cette commande s'inscrit dans de cadre de « Sujets à vif », « rencontres imprévues où des artistes se choisissent pour faire ensemble un parcours inédit », coproduites par la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) et le Festival In d'Avignon. Deux jeunes femmes, silhouettes minces, chevelure de...
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