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Culture - Festival d’Avignon

Un roman-photo signé Lina Saneh et Rabih Mroué

Avec « Photo-romance », à la salle Benoît XII, à Avignon, Lina Saneh et Rabih Mroué présentent « Une journée particulière » - célèbre film d'Ettore Scola dans l'Italie fasciste des années 30 - dans le Liban d'aujourd'hui. Une œuvre originale dans la forme, avec en toile de fond un engagement politique toujours présent, mais un peu désabusé.
La scène est divisée en 3 espaces : à droite, deux fauteuils et une table, à gauche, un pupitre avec un ordinateur, au fond, une estrade avec un musicien - Charbel Habre - et sa guitare. Tombant du plafond, un écran géant, toile blanche sur laquelle le spectateur pourra suivre le roman-photo.
L'hymne national libanais retentit alors que sur l'écran défilent les images d'un reportage télé montrant des gens en liesse brandissant des drapeaux libanais, des files de voitures interminables se rendant vers la capitale... Une journée particulière - historique - à Beyrouth.
Photo-romance emboîte cinéma, théâtre et réalité. Sur scène, Lina Saneh, réalisatrice, vient soumettre un projet de pièce de théâtre - un remake de Une journée particulière, film d'Ettore Scola - à Rabih Mroué, employé du bureau de la censure. Pour bien lui faire comprendre la teneur du projet, elle projette sur l'écran le scénario sous forme de roman-photo (très belles photos en noir et blanc !). Sur l'écran donc défile la romance de la rencontre amoureuse entre les deux personnages joués par... Lina Saneh et Rabih Mroué. Elle, femme au foyer, frustrée, cloîtrée, dévalorisée par les siens ; lui, journaliste à la marge, doux rêveur, utopiste, inadapté. Chacun tenu serré par la camisole de force - sociale et politique - qui le tient immobilisé. Le censeur intervient, par-ci, par-là, a tantôt l'air d'approuver, l'air ennuyé de ce qui se déroule sous ses yeux, tantôt la virulence de s'opposer à un passage qui, subitement, le fait réagir.
Avec un humour grinçant, Lina Saneh et Rabih Mroué font un diagnostic désabusé mais juste de la réalité sociopolitique libanaise.
« On ne va pas vers la réalité représentée, mais on l'amène à nous, créant ainsi un mélange hybride et hétérogène », affirme Lina Saneh dans la brochure de présentation du spectacle. «Par exemple (...) si Lina - celle de la fiction - appartient à un milieu religieux et idéologique déterminé, je ne cherche pas à recréer ce milieu à travers les costumes car, ce qui est dénoncé, ce sont la marginalisation de la femme et la mentalité traditionnelle - qui sont identiques, bien qu'à des degrés divers, dans presque tous les autres milieux. S'éloigner du réalisme mais en restant plausible et sans identification totale », conclut la réalisatrice.
La scène est divisée en 3 espaces : à droite, deux fauteuils et une table, à gauche, un pupitre avec un ordinateur, au fond, une estrade avec un musicien - Charbel Habre - et sa guitare. Tombant du plafond, un écran géant, toile blanche sur laquelle le spectateur pourra suivre le roman-photo. L'hymne national libanais retentit alors que sur...
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