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Culture - Livres

Actes de mémoires et de savoir d’un érudit

Vient de paraître « De la montagne du Liban à la Bastide Royale de Fleurance, mémoires et souvenirs » (éd. Cahiers de l'Est, Beyrouth), de Camille Aboussouan. Plus qu'un livre d'histoire ou de mémoires, un hymne à la droiture, au patriotisme, à l'érudition et à l'amour filial.
Camille Aboussouan, avocat et diplomate, passionné d'histoire et d'archéologie, bibliophile généreux et érudit, signe un ouvrage qui parle d'origines. Celles du Liban, d'abord, puisque ces écrits - richement illustrés - évoquent l'histoire du Proche-Orient depuis Charlemagne tout en traçant des liens géographiques et historiques avec les tribus gauloises et les Phéniciens d'Occident.
De la montagne du Liban  reste aussi l'histoire de ses origines à lui, de huit générations d'aïeuls ayant assumé les foncions de drogmans du couvent du Saint-Sépulcre, de la Custodie de Terre Sainte puis du patriarche latin de
Jérusalem.
Un livre merveilleux, avec de superbes illustrations, dédié à Kamal Joumblatt, Michel Jabre, Béchir Gemayel, René Moawad, Gebrane Tuéni et Pierre Gemayel, qui furent ses amis « dès leur enfance et lâchement assassinés pour avoir défendu un Liban libre et souverain ». « Et à travers la personne du président Rafic Hariri, poursuit l'auteur, il est naturellement dédié aussi aux autres sacrifiés pour la liberté, civils et militaires, que je n'ai pas eu le privilège d'avoir comme amis d'enfance. »
Dans le prologue (de 140 pages !), l'auteur a tenu à « situer l'État libanais dans ses promesses contemporaines, destinées à partir de 1918 à constituer un État de droit ». Visant à dégager les vestiges d'un passé qui constitue le socle de l'identité régionale, il jette ensuite un regard libanais sur l'Occident antique et médiéval. « Les données phéniciennes d'abord, puis chrétiennes s'insèrent naturellement dans les composantes particulières de notre rivage », souligne Abousssouan. Jean Ferron, ancien conservateur du Musée de Carthage, propose ici un essai sous l'intitulé Les Phéniciens d'Occident : Hannibal et les tribus gauloises. Puis la légende des Saintes-Maries-de-la-Mer « E La Nave Va », ou l'arrivée en Gaule des femmes de Bethanie (les fidèles compagnes du Christ), est relatée par Marie-Christine Sepière, docteur en histoire de l'art.
Copieusement nourri de références historiques, cet ouvrage trace ensuite les grands événements marquants, comme l'œuvre de l'émir Fakhreddine II Maan, créateur du Liban moderne. Il présente un certain nombre d'œuvres, tapisseries, peintures, dessins, projets militaires et politiques, documents encore inédits, notamment le texte intégral du voyage en 1836 au Liban-Nord du prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe.

Constantes libanaises
Cet ouvrage vise également à souligner les deux grandes constantes de la personnalité du Liban, « qui s'interpénètrent tout au long de l'histoire ». La première est que le Liban est un pays d'hommes libres, ce qu'il n'a que trop prouvé encore récemment. Deuxième constante : c'est une région qui a noué, depuis la plus haute Antiquité, des relations d'amitié avec le lointain pays de France.
Camille Aboussouan a également voulu son ouvrage comme un hommage à la vie et à l'œuvre de son père, fondateur de la magistrature libanaise. Homme distingué, imprégné de justice et d'équité, Négib bey Aboussouan a épousé la fille d'un viticulteur gascon et d'un premier prix de piano du conservatoire.
Bon sang ne saurait mentir. Camille sera le digne fils de son père.
Né à Beyrouth en 1920, il a étudié le droit et a exercé la profession d'avocat. Il a fondé en 1945 la revue culturelle Les Cahiers de l'Est, porte-parole des personnalités du monde culturel et littéraire français et libanais. Aujourd'hui, Camille Aboussouan vit à Paris après y avoir été l'ambassadeur du Liban auprès du siège de l'Unesco. Il a écrit de nombreux articles parus dans la presse libanaise et francophone, traitant de questions variées d'art, de littérature et d'archéologie. Il dirige la publication de différents ouvrages, tels que l'impressionnant catalogue de l'exposition «Le livre et le Liban » ou sur L'architecture libanaise du XVe au XIXe siècle. Dans un autre domaine, il publie, en 1943, un recueil de poésie, Tes cheveux dans le vent. On lui doit aussi la première traduction française du Prophète de Khalil Gibran.
Ces 485 pages sont truffées d'un certain nombre d'articles ou d'éditoriaux écrits par Aboussouan et qui ont paru dans Le Jour, L'Orient, Actions, Le Réveil, Le Safa, La Revue du Liban, Magazine, Les Cahiers de l'Est, Le Figaro, La Revue des deux Mondes. Sans oublier des textes de conférences faites en France et publiés ici pour la première fois, avec des illustrations ad hoc.
Au fil des pages, nous rencontrons des actes de droiture, de patriotisme, de l'érudition et de l'amour filial.
Camille Aboussouan, un érudit comme il en faudrait beaucoup. Son ouvrage est de ceux qu'on aimerait lire plus souvent.
Camille Aboussouan, avocat et diplomate, passionné d'histoire et d'archéologie, bibliophile généreux et érudit, signe un ouvrage qui parle d'origines. Celles du Liban, d'abord, puisque ces écrits - richement illustrés - évoquent l'histoire du Proche-Orient depuis Charlemagne tout en traçant des liens géographiques et...

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