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Économie - France

L’inflation en baisse sur un an pour la première fois depuis 1957

L'inflation a baissé sur un an en France pour la première fois depuis 1957 au mois de mai, une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages confrontés à la récession et au chômage, à condition que ce phénomène reste temporaire.
Les prix à la consommation ont reculé de 0,3 % en mai par rapport au même mois de l'année dernière, a annoncé hier  l'Insee, même s'ils ont augmenté de 0,2 % par rapport à avril.
Ce « repli de l'inflation au cours des derniers mois reflète surtout l'influence de la chute du prix du pétrole » depuis la flambée des cours enregistrée à l'été 2008, explique la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, dans un communiqué.
Selon l'Insee, les prix des produits pétroliers sont en effet en recul de 26,1 % par rapport à mai 2008, bien qu'ils affichent une légère hausse par rapport à avril (+0,4 %).
Cette baisse « temporaire » des prix agit « comme un facteur de soutien à la consommation dans le contexte difficile de la remontée du chômage », se réjouit Mme Lagarde.
Cela redonne « du souffle à un pouvoir d'achat qui en a décidément bien besoin », reconnaît l'économiste Alexander Law (Xerfi), pour qui « la désinflation actuelle est désormais le seul élément qui puisse apporter un peu de tonus à la consommation », traditionnel moteur de la croissance française.
Car la tendance actuelle est bien à une « désinflation » (reflux de l'inflation) de court terme, et non pas à une « déflation » durable, ce cercle vicieux de recul des prix et des salaires destructeur de l'économie et redouté par tous les gouvernements.
« Si la déflation s'installe, les entreprises subissent une baisse durable de leur chiffre d'affaires, donc de leurs marges, voire enregistrent des pertes, ce qui les oblige à réduire leurs coûts et notamment leur masse salariale », explique Marc Touati (Global Equities). « Dès lors, le chômage augmente, les salaires reculent, la consommation se replie, les entreprises ont encore plus de difficultés financières d'où une nouvelle vague de licenciements », ajoute-t-il.
La baisse actuelle des prix « constitue certes une nouveauté économique (...) mais ne traduit nullement une entrée en déflation de notre économie », insiste Mme Lagarde dans son communiqué.
« De la même façon que l'inflation énergétique ne s'est pas traduite par une flambée des prix hors énergie il y a un an », la baisse des prix des matières premières « ne se traduit pas par une déflation généralisée », confirme M. Touati.
Pour preuve, l'indicateur d'inflation sous-jacente (hors tarifs publics et produits à prix volatils, comme l'énergie ou les matières premières agricoles) demeure stable en mai, à +1,6 %, soit à peu près la cible de la Banque centrale européenne.
Alexander Law estime en outre que, de toutes façons, le processus de baisse des prix « s'interrompra certainement à partir de la fin de l'été ».
« En effet, c'est à ce moment-là, en 2008, que les cours des matières premières avaient commencé à se replier brutalement » après un pic du baril de pétrole à près de 150 dollars, relève-t-il.
Ce processus va s'estomper d'autant plus vite que le prix du pétrole est en train de remonter rapidement (désormais autour de 70 dollars le baril), estime M. Law.
Dans ces conditions, « l'inflation pourrait redevenir un sujet de préoccupation majeure dès l'année prochaine » et risquerait de menacer la reprise économique en plombant la consommation des ménages, prévient-il.
Après une inflation moyenne de 2,8 % en 2008, le gouvernement table cette année sur une hausse de seulement 0,4 %.

L'inflation a baissé sur un an en France pour la première fois depuis 1957 au mois de mai, une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages confrontés à la récession et au chômage, à condition que ce phénomène reste temporaire.Les prix à la consommation ont reculé de 0,3 % en mai par rapport...

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