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Législatives : juin 2009 - Tout le monde en parle

Comment gérer une victoire incontestable ?

La date du 7 juin 2009 devrait être marquée d'une pierre blanche dans l'histoire contemporaine de la république indépendante et souveraine du Liban !
La démocratie s'est exprimée bon gré, malgré les pressions en tout genre vécues durant la campagne électorale de façon nette et sans ambages, et le « vox populi » a choisi librement ses représentants à l'Assemblée nationale.
Félicitations donc tout d'abord aux citoyens libanais !
Bravo ensuite au ministère de l'Intérieur, à l'armée libanaise, aux forces politiques et à tous leurs nouveaux élus, pour avoir agi avec professionnalisme, sagesse et responsabilité et permis la parfaite réalisation de cette étape délicate du régime du président Michel Sleiman qui s'attelle discrètement et fermement, depuis un an déjà, à remettre la République sur les rails !
Merci à tous les chefs des communautés religieuses pour avoir prodigué leurs conseils et leur soutien à cette échéance importante de la vie nationale, et plus particulièrement à celui qui représente la conscience nationale depuis des décennies, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, qui a su encore une fois choisir le moment le plus crucial, c'est-à-dire la veille des élections, pour lancer son vibrant appel aux citoyens libanais, et plus spécialement aux chrétiens d'entre eux, pour leur rappeler leur devoir de rester avant tout fidèles à l'identité historique du Liban au moment de voter !
Pardon enfin, pour tous ceux qui ont bafoué depuis si longtemps la dignité des citoyennes et citoyens de cette grande démocratie moyen-orientale qu'est le Liban, en les houspillant, les insultant, les traitant de traîtres à la nation, leur vendant des rêves empoisonnés. Heureusement, le peuple possède une auto-immunité à  travers les urnes ; il a attendu patiemment son heure et a réagi avec sagesse et  pondération en corrigeant naturellement les dérapages dangereux que cherchaient à lui imposer depuis nombre d'années des « imposteurs politiques » qui se sont érigés, au travers d'actions contradictoires et profondément douteuses, en chefs historiques et maîtres de leur destin !
Le pays du Cèdre vient donc de survivre encore une fois aux « mouvements sismiques » occasionnés par tous ceux qui, directement ou dans l'ombre, cherchent inlassablement à saboter le statut de coexistence pacifique et équilibrée entre les communautés et les cultures et à détruire cette terre de message, symbole de tolérance, d'amour et d'hospitalité !
Cette page tournée, la nouvelle majorité  a beaucoup de pain sur la planche, il faut qu'elle agisse rapidement et efficacement et qu'elle procède avec tact, discernement et ouverture, mais en se basant sur une vision claire des objectifs à atteindre pour réussir les réhabilitations institutionnelles, sociales et culturelles nécessaires à la renaissance de l'État et de la République.
Trois impératifs indissociables doivent prévaloir pour que les actions envisagées par la nouvelle majorité  puissent être réalisées :
- Une autocritique transparente et honnête, tout d'abord : le mouvement du 14 Mars, qui est le principal bénéficiaire de cette victoire et qui est composé de plusieurs formations politiques, doit se pencher objectivement sur tout son parcours politique depuis la réunion du Bristol à ce jour, et analyser les résultats de ses  prestations. Il lui faudra ensuite prendre les décisions adéquates pour améliorer son action en la rendant plus compatible avec les exigences de la nouvelle étape politique. L'exercice est certes ardu et délicat, mais la vraie difficulté réside surtout dans le choix de critères d'appréciation et d'évaluation suffisamment fiables et adaptés à l'ensemble des intervenants, pour parvenir à dégager une plateforme commune d'action. Pour ce faire, il serait donc souhaitable que cette démarche tienne compte des moyens humains et réels de chacune des composantes de ce mouvement et du rôle qui lui sera dévolu dans la chaîne des activités prévues, ainsi que de la création de plusieurs commissions mixtes qui seront chargées de la bonne exécution du programme choisi.
 - Une vision nationale, régionale et internationale, réaliste et équilibrée : ces nouveaux décideurs politiques gagneraient en crédibilité s'ils adoptaient, à la base de leur action, une vision où l'innovation devra se conjuguer avec réalisme, équilibre et loyalisme national. De même qu'ils gagneraient, pour mettre à l'abri l'État de toutes formes de chantage, à anticiper leurs actions politiques pour asseoir de façon irrévocable et inaliénable la construction de véritables constantes nationales, évitant ainsi de voir certaines factions céder régulièrement aux interventions étrangères et aux intérêts régionaux ou internationaux.
Qui dit donc vision dit clarté et prévention, et qui dit prévention dit équilibre et protection, c'est-à-dire perduration et immunité... La vision en politique est en effet un des ciments de sa réussite, il faudrait en faire un objectif stratégique !
- Une action discrète et efficace : après toutes ses années de guerres, de tutelle étrangère, de sacrifices humains et matériels, le temps là aussi est venu pour que ces mêmes décideurs invitent tous les partis politiques à les rejoindre dans ce grand atelier de travail qu'ils souhaitent réaliser,  ainsi qu'avec le plus grand nombre de femmes et d'hommes qui œuvrent déjà au sein de sociétés civiles. Un éventail très large de sujets pourrait être abordé et débattu afin d'aboutir à des décisions concrètes pour essayer de préparer de nouveaux projets de  pactes sociaux, culturels, économiques et politiques et permettre ainsi à la société libanaise de rattraper les retards dus à trente-trois années de guerre au travers de législations « avant-gardistes » et d'évoluer en se développant sainement aussi bien sur son front intérieur que sur les marchés extérieurs.
Ces actions menées dans la sérénité mais épaulées par une très large campagne de communication au travers d'outils technologiques performants pourraient amener les jeunes de ce pays à y croire de nouveau et à revenir y vivre et y travailler dans la dignité et la confiance et construire à leur tour, pour eux et leurs familles, un avenir plus stable que celui que leurs parents ont connu pendant de longues années d'un calvaire insoutenable.
En conclusion, la règle d'or de la réussite de toutes les dispositions envisagées pour réhabiliter les institutions et gérer efficacement cette victoire devra passer par un discours ouvert, humble et transparent qui n'exclut personne, mais qui défend fermement et solidairement les idées et les acquis de son contenu.


La date du 7 juin 2009 devrait être marquée d'une pierre blanche dans l'histoire contemporaine de la république indépendante et souveraine du Liban !La démocratie s'est exprimée bon gré, malgré les pressions en tout genre vécues durant la campagne électorale de façon nette et sans ambages, et le « vox...