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Liban - Meerab

Geagea : Le Hezbollah veut que le Liban soit constamment prêt à détruire Israël

À tous les indécis persuadés que rien ne changerait dans la forme et encore plus dans le fond si le camp du 8 Mars gagnait les législatives 2009 et accédait au pouvoir, Samir Geagea a apporté hier une réponse sans ambages : tout changera, a-t-il mis en garde, en substance.
« Si le 8 Mars gagne, l'État libanais ressemblera à celui qui prédominait entre 1990 et 2005 ; si le 8 Mars gagne les élections, le Liban sera placé au cœur du conflit entre l'Iran et l'Occident, entre l'Iran et Israël et entre l'Iran et plusieurs pays arabes », a commencé par affirmer le chef des Forces libanaises (FL) au cours d'un talk-show sur la LBCI, des écrans de laquelle il était absent depuis une très longue période.
« Nous craignons que le 8 Mars, dont le projet est extrêmement dangereux, n'obtienne en cas de victoire ce qu'il n'a pas pu avoir à Doha », a-t-il déclaré, démentant toute volonté de terroriser la rue chrétienne en utilisant l'épouvantail du Hezb. « Je n'écarte pas la possibilité de voir Adnane Addoum au ministère de la Justice et Jamil Sayyed à celui de l'Intérieur si l'opposition gagne », a-t-il donné en exemple, assurant aussi que, dans ce cas de figure, le Hezbollah gardera le Liban et les Libanais dans un climat de mobilisation perpétuelle contre leur voisin méridional. « Le Hezbollah veut que le Liban soit constamment prêt à détruire Israël », a résumé le maître de Meerab, avant d'enchaîner sur les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
« Si le 8 Mars gagne, c'est le Hezbollah qui gagne, qui changera le visage et la nature de la diplomatie libanaise et qui ajoutera un nouveau pays, le Liban, à l'axe Iran-Irak-
Syrie... Quel est le rapport, là, avec le changement et la réforme ? Plus que cela : si le 8 Mars gagne, j'ai très peur pour les libertés privées et publiques, et notamment la liberté de la presse... Si le 8 Mars gagne, le Liban sera transformé en un grand Gaza », a martelé Samir Geagea, précisant au passage que l'économie est le cadet des soucis de l'actuelle opposition. « Les gens du 8 Mars ne sont pas mauvais, mais leur projet est aux antipodes du nôtre et de celui de la majorité des Libanais », a-t-il encore dit.
 « Si le 14 Mars a le pouvoir et la légitimité politiques suffisants, cela équilibrera la force du Hezbollah. Cela ne veut pas dire que nous réussirons à endiguer le poids de leurs armes, mais les chances d'éviter au Liban un nouveau conflit seront bien plus grandes, sans oublier que les institutions de l'État seront bien plus blindées », a-t-il assuré, se demandant ce qui se serait passé si la majorité n'avait pas été au pouvoir au cours des quatre dernières années... « Nous avons besoin de gagner les législatives et les gagner d'une façon massive. Ce n'est pas la même chose lorsque 80 ou 85 % de la population libanaise, en comparaison avec les 55 ou 60 % actuels, disent au Hezbollah : "Nous te respectons, nous t'aimons, mais tu ne peux pas garder tes armes et décider de la guerre ou de la paix..." Bien sûr, le Hezb, même si 90 % des Libanais le lui demandaient, ne le ferait pas, mais dans ce cas-là, y aurait-il eu une guerre en juillet 2006 ou un 7 mai 2008 ? » s'est interrogé le chef des FL.
Évoquant la question des trois tiers, Samir Geagea a assuré que cela a été évoqué par un responsable iranien lors d'un entretien avec un émissaire de Nicolas Sarkozy en 2007. « Michel Aoun n'en a cure ; tout ce qui compte pour lui, ce sont ses propres intérêts », a-t-il dit, affirmant que le tiers de blocage obtenu par le 8 Mars à Doha équivaut « de facto » au tiers du pouvoir « que le Hezbollah est incapable de réclamer publiquement et officiellement ». Refusant de dire si le 14 Mars réclamerait ce tiers de blocage en cas de victoire du 8 Mars, « une victoire improbable », a-t-il répété à plusieurs reprises, le chef des FL a indiqué qu'il ne voyait aucun inconvénient à le donner au chef de l'État.
À ce sujet, Samir Geagea a relevé que le meilleur soutien qui pourrait être apporté à Michel Sleiman consisterait en un appui à Farès Souhaid dans le caza de Jbeil, invitant son « frère » Émile Naufal, le colistier de Nazem Khoury, proche du chef de l'État, à se retirer - lequel Émile Naufal, au cours de l'émission, a poliment refusé...
Interrogé enfin sur le document de Mar Mikhaïl signé entre le CPL et le parti de Dieu, Samir Geagea a commencé par se demander en quoi le Hezbollah constitue une menace pour les chrétiens. « Arrêtons de leurrer les gens... J'ai lu ce document 500 fois, je n'y ai vu que des Lapalissade et un manque total de sérieux... Ce texte est un cache-sexe qui lie ces deux partis contre l'Alliance du 14 Mars et ce texte n'a absolument rien changé pour le Hezbollah, que le CPL voulait libaniser... Nous avons vu à quel point il a réussi, entre la guerre de juillet et le 7 mai 2008 », a ironisé le chef des FL, relevant qu'en revanche, c'est le courant aouniste qui « s'est totalement transformé. Si tu te fâches avec le curé, tu ne te convertis pas au marxisme, tu changes de curé, tu changes d'église », a-t-il enchaîné en allusion à l'exclusion du courant aouniste par la majorité née des législatives 2005, reconnaissant néanmoins que des faux pas ont été commis avec le CPL lors de la formation du premier gouvernement Siniora. Au sujet du scrutin d'il y a quatre ans, le leader des FL a révélé qu'on lui a proposé d'accélérer sa libération à condition que les FL ne se présentent qu'au Nord et contre les listes du 14 Mars, précisant que c'est entre autres Nabih Berry qui a fait comprendre cela, à l'époque, à Sethrida Geagea.

« Si le 8 Mars gagne, l'État libanais ressemblera à celui qui prédominait entre 1990 et 2005 ; si le 8 Mars gagne les élections, le Liban sera placé au cœur du conflit entre l'Iran et l'Occident, entre l'Iran et Israël et entre l'Iran et plusieurs pays arabes », a commencé par affirmer le chef des Forces...

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