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Bientôt une loi pour pénaliser la violence exercée contre la femme

Un phénomène social répandu dans tous les milieux

La violence contre la femme est un phénomène social largement « démocratisé », dans le sens qu'elle est pratiquée dans tous les milieux sociaux et chez toutes les
communautés.
Au Liban, les chiffres sur le nombre de femmes victimes de violence notamment conjugale font défaut. C'est à travers les centres d'écoute et d'orientation mis en place par certaines ONG qui s'occupent de la femme que l'ampleur de ce « phénomène » est mesurée, sachant que les femmes issues d'un milieu économique aisé ne s'y rendent pas.
« D'après les statistiques internes de ces centres, nous pouvons affirmer que des milliers de femmes au Liban continuent à être victimes de la violence conjugale sous toutes ses formes, physique, psychique, économique, verbale et sexuelle, explique Ghida Annani, coordinatrice de programmes à Kafa. À cela s'ajoutent les pressions sociales qui veulent que la femme soit celle qui fait les concessions, qui est responsable de la réussite du couple et de laquelle relève l'honneur de la famille. »
« Dans l'entourage direct de la femme, nous remarquons souvent que la violence a toujours existé, mais qu'il y a une certaine tolérance à cette violence », poursuit Mme Ananni, qui affirme que la femme n'est pas responsable de la violence dont elle est victime, mais que c'est elle qui doit mettre un terme à sa situation. « Ce qui n'est pas toujours évident, notamment si la femme dépend financièrement du mari ou encore parce que la femme divorcée est mal perçue dans notre société, ajoute-t-elle. Sans oublier qu'il est très facile d'accuser la femme et de la rendre responsable de tous les maux dont elle souffre, et que la majorité des représentants de la loi ne traitent pas ce problème sérieusement. »
La situation de la femme agressée est très difficile. « Non seulement elle doit affronter la société et sa famille, constate Mme Ananni, mais elle se trouve avec de nouvelles charges économiques. De plus, il n'existe pas de centres d'aide dans toutes les régions libanaises, ni un numéro d'urgence national qu'elle pourra appeler, ni encore des centres d'hébergement publics ou encore des professionnels en première ligne. Les rares centres d'hébergement temporaire relèvent de certaines communautés et souvent refusent de garder l'enfant avec la mère après un certain âge. Ce qui rend la décision de la femme de quitter le foyer conjugal encore plus difficile. »
Quatre ONG ont un centre d'écoute et d'orientation : le Centre de soutien à la femme, le Rassemblement démocratique des femmes, le Conseil libanais pour la résistance à la violence (Lecorvaw) et Kafa. Trois autres centres offrent un hébergement temporaire aux femmes victimes de violence : les sœurs du Bon pasteur, Martha et Mariam et la Young women christian association. Deux autres ONG s'occupent de la femme palestinienne : l'association al-Najdé et l'Union de la femme palestinienne.
La violence contre la femme est un phénomène social largement « démocratisé », dans le sens qu'elle est pratiquée dans tous les milieux sociaux et chez toutes les communautés. Au Liban, les chiffres sur le nombre de femmes victimes de violence notamment conjugale font défaut. C'est à travers les centres...