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Économie - Liban - Initiative

Le ministère des Finances veut mettre en place une « autoroute des réformes »

Capitalisant sur le consensus politique obtenu par la Délégation de la Commission européenne sur un certain nombre de mesures socio-économiques, Alain Bifani va former une équipe chargée de concrétiser les recommandations des participants aux forums interlibanais.
Suite aux quatre forums interlibanais organisés par la Délégation de la Commission européenne, le ministère des Finances a décidé de passer à l'action. Ces forums, qui avaient réuni les représentants des blocs parlementaires et partis politiques ainsi que ceux des associations professionnelles et de la société civile, ont permis de dégager un consensus sur un certain nombre de mesures économiques et sociales à prendre à court et moyen terme. Pour traduire les recommandations issues de ces rencontres en projets de loi ou de décrets, un comité de suivi sera formé dans les prochains jours par le directeur général du ministère des Finances, Alain Bifani, qui suggérera les textes et aidera à leur élaboration, sous la supervision du ministre Mohammad Chatah. En principe, l'équipe devrait être composée de fonctionnaires du ministère ainsi que des participants aux forums. « Mais étant donné le contexte électoral, le travail va d'abord commencer avec les fonctionnaires », a expliqué Alain Bifani à L'Orient-Le Jour. Les textes seront ensuite soumis aux différents partis politiques, qui pourront y apporter des amendements. « Chaque représentant politique devra obtenir l'accord du chef de son parti. Cela permettra, d'une part, d'impliquer les leaders politiques dans les domaines socio-économiques, d'autre part, le feu vert du chef garantira que le texte ne sera pas bloqué ensuite en Conseil des ministres ou au Parlement », poursuit Alain Bifani. Le directeur général espère ainsi qu'un certain nombre de mesures pourront être rapidement adoptées par le futur gouvernement, en estimant que l'initiative peut devenir une « autoroute des réformes ».

Douze sujets prioritaires
Les forums avait été organisés autour de quatre thèmes : « le développement économique et social », « les politiques sociales », « la compétitivité des PME libanaises et la concurrence » et « l'agriculture ». Les douze sujets prioritaires identifiés par le ministère, sur lesquels se pencheront des sous-comités, sont donc ventilés aussi en quatre thèmes : les mesures sociales (qui incluent l'assurance médicale, la loi sur les retraites, les statistiques sur le chômage et la consolidation des différents organes fournissant des services de santé), les mesures territoriales (espace verts et cadastre), les mesures de soutien à la croissance (loi sur la faillite, soutien à la recherche et développement et à la formation, mesures fiscales pour intégrer le secteur informel et création d'un Conseil national pour la concurrence), et enfin les mesures agricoles (faciliter l'accès aux dons et créer des associations d'utilisateurs de l'eau pour faire pression sur les autorités).
Le chantier paraît titanesque, mais, pour Bifani, quatre projets en particulier pourraient déjà faire une grande différence dans le pays. Selon lui, l'un des sujets les plus urgents est celui des retraites. Une loi instaurant un régime de retraite au Liban est d'ailleurs bloquée au Parlement depuis des mois, faute de consensus sur la nature de la future caisse des retraites (sera-t-elle affiliée à la CNSS, indépendante ou autonome ?). D'où l'importance d'impliquer les représentants politiques dans l'élaboration des textes.
L'autre mesure prioritaire pour Bifani est la réforme de la loi sur la faillite, qui date des années 50. Un texte, qui s'inspire du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, est déjà disponible, affirme le directeur général. Cela permettrait, par exemple, à la société qui se place en faillite de pouvoir continuer à effectuer des paiements qui sont nécessaires à la gestion quotidienne de la société, comme par exemple les salaires des employés.
En troisième lieu, la création d'un Conseil national pour la concurrence est très importante pour protéger les consommateurs des abus de positions dominantes, des cartels, des ententes sur les prix et autres pratiques déloyales.
Enfin, il est impensable qu'un pays comme le Liban ne dispose pas de statistiques sérieuses sur le chômage, s'insurge Alain Bifani. La mise en place d'une équipe chargée d'évaluer l'ampleur du phénomène est essentiel, « ne serait ce que pour faire le constat », conclut-il.
Suite aux quatre forums interlibanais organisés par la Délégation de la Commission européenne, le ministère des Finances a décidé de passer à l'action. Ces forums, qui avaient réuni les représentants des blocs parlementaires et partis politiques ainsi que ceux des associations professionnelles et de la...

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