Douze sujets prioritaires
Les forums avait été organisés autour de quatre thèmes : « le développement économique et social », « les politiques sociales », « la compétitivité des PME libanaises et la concurrence » et « l'agriculture ». Les douze sujets prioritaires identifiés par le ministère, sur lesquels se pencheront des sous-comités, sont donc ventilés aussi en quatre thèmes : les mesures sociales (qui incluent l'assurance médicale, la loi sur les retraites, les statistiques sur le chômage et la consolidation des différents organes fournissant des services de santé), les mesures territoriales (espace verts et cadastre), les mesures de soutien à la croissance (loi sur la faillite, soutien à la recherche et développement et à la formation, mesures fiscales pour intégrer le secteur informel et création d'un Conseil national pour la concurrence), et enfin les mesures agricoles (faciliter l'accès aux dons et créer des associations d'utilisateurs de l'eau pour faire pression sur les autorités).
Le chantier paraît titanesque, mais, pour Bifani, quatre projets en particulier pourraient déjà faire une grande différence dans le pays. Selon lui, l'un des sujets les plus urgents est celui des retraites. Une loi instaurant un régime de retraite au Liban est d'ailleurs bloquée au Parlement depuis des mois, faute de consensus sur la nature de la future caisse des retraites (sera-t-elle affiliée à la CNSS, indépendante ou autonome ?). D'où l'importance d'impliquer les représentants politiques dans l'élaboration des textes.
L'autre mesure prioritaire pour Bifani est la réforme de la loi sur la faillite, qui date des années 50. Un texte, qui s'inspire du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, est déjà disponible, affirme le directeur général. Cela permettrait, par exemple, à la société qui se place en faillite de pouvoir continuer à effectuer des paiements qui sont nécessaires à la gestion quotidienne de la société, comme par exemple les salaires des employés.
En troisième lieu, la création d'un Conseil national pour la concurrence est très importante pour protéger les consommateurs des abus de positions dominantes, des cartels, des ententes sur les prix et autres pratiques déloyales.
Enfin, il est impensable qu'un pays comme le Liban ne dispose pas de statistiques sérieuses sur le chômage, s'insurge Alain Bifani. La mise en place d'une équipe chargée d'évaluer l'ampleur du phénomène est essentiel, « ne serait ce que pour faire le constat », conclut-il.
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