En fin d'après-midi, la monnaie européenne s'échangeait à 1,4000 dollar contre 1,3887 dollar jeudi soir. La monnaie unique européenne avançait aussi face au yen, à 132,33 yens contre 131,13 yens la veille. Le dollar montait également face à la devise nipponne, à 94,68 yens contre 94,42 yens jeudi.
Vers 13h30 GMT, peu après le début des échanges américains, la monnaie unique européenne a repassé la barre symbolique de 1,40 dollar et touché 1,4030 dollar, cime plus atteinte depuis le 2 janvier dernier.
Avançant d'un cent par jour environ depuis lundi, elle a été aidée par la combinaison de trois facteurs : l'optimisme de la part des investisseurs, favorisant les actifs considérés comme risqués, des signes de reprise en Europe (jeudi, l'indice PMI, synthétisant l'activité des secteurs manufacturiers et des services dans la zone euro, s'est affiché à son plus haut niveau depuis huit mois) et de vives inquiétudes sur l'ampleur de la dette publique américaine.
« Le dollar a été le plus grand perdant de la semaine », résumaient les analystes de Barclays Capital, qui estimaient que le facteur le plus décisif avait été « l'évidence d'une dette grandissante aux États-Unis, qui a entraîné les Bourses, les bons du Trésor et la devise américaine dans une chute générale. »
Selon les chiffres officiels, la Maison-Blanche prévoit pour l'exercice en cours un déficit de 1.841 milliards de dollars, soit plus de 13 % du produit intérieur brut américain.
Or, les inquiétudes entourant les déficits publics américains ont été cruellement ravivées par l'agence de notation Standard & Poor's, qui a abaissé jeudi de « stable » à « négative » la perspective de la note de la dette du Royaume-Uni. Dans la foulée, la livre sterling avait sérieusement dérapé face au dollar et à l'euro alors qu'elle avait plutôt fait preuve d'une bonne tenue les jours précédents.
Le billet vert, jusqu'ici protégé par son aura de valeur-refuge, a subi le même sort. La logique qui prévalait depuis plusieurs semaines, et tendait à donner l'avantage au billet vert en cas de gros nuages sur l'horizon économique, même américain, semble donc marquer le pas, les analystes évoquant la fin du « découplage » entre l'état de l'économie des pays et le sort de leurs monnaies.
Sur le marché des devises, cette dynamique s'était traduite depuis plusieurs semaines, avec le regain d'optimisme, par un recul des monnaies à faible rendement, yen, franc suisse et dollar notamment, et par un gain des monnaies correspondant à des prises de risques potentiellement plus importantes, comme l'euro, la livre sterling ou les dollars dits « des antipodes » (australien, néo-zélandais).
En fin d'après-midi, la livre britannique reculait face à la monnaie unique européenne à 88,14 pence pour un euro, et avançait face au billet vert à 1,5856 dollar pour une livre. La monnaie helvétique baissait face à la monnaie européenne à 1,5203 franc suisse pour un euro, et progressait face au billet vert à 1,0878 franc suisse pour un dollar. L'once d'or s'échangeait à 959,75 dollars au fixing du soir, contre 937,50 dollars la veille. La monnaie chinoise a clôturé à 6,8232 yuans pour un dollar contre 6,8247 yuans jeudi.