Rechercher
Rechercher

Diaspora

Conférence des « Amis du Portugal » pour faire découvrir ce pays au Liban

Découvrir le Portugal au Liban est désormais possible. En 2008, la Portugaise Maria Vieira-Azar (Mia) a réuni un groupe de lusophones(1) à Beyrouth, créant ainsi «Os Amigos de Portugal » (Les amis du Portugal) (voir notre édition de 16 juin 2008). Mme Mia précise : « Le Portugal, terre de l'extrême Occident, n'a pas dit son dernier mot. Sa culture est à la fois riche et éloquente, et a ses titres de noblesse dans les arts, les lettres, les sciences et la politique. Mais leur vraie richesse, les Portugais la portent dans leur cœur. Notre ambition est de contribuer au rayonnement de la culture libanaise au Portugal. C'est pourquoi nous pouvons dire que nous avons une double vocation. »
La dernière rencontre des « Amis du Portugal » s'est tenue sous forme d'une matinée musicale à la galerie Emmagoss. Mme Mia a abordé l'histoire de la musique portugaise devant un auditoire charmé par la « Saudade ». Son exposé sur le « fado » a permis de mieux comprendre ce genre de musique, qui parle de l'exil, de la nostalgie entre deux terres, de l'émigration... : « Le mot "fado" vient du latin "fatum", qui veut dire "destin", a-t-elle précisé. Il apparaît, dans certains textes, aux alentours du XIXe siècle, et son origine est sujette à controverse, certains disant qu'elle est arabe, d'autres celte... Ce chant mythique est  une caresse violente, une complainte contre un destin implacable. Est-t-il l'héritier des joutes oratoires des troubadours ? Le chant des marins de cette "nation-navire" (comme le dit si joliment Eduardo Lourenço, écrivain, philosophe et essayiste portugais) ? Ou vient-il des chants arabes ? »
La conférencière poursuit: « Parmi les apports extérieurs, on peut parler de la civilisation arabe dont le rayonnement arrive jusqu'à "al-Gharb", et en particulier à Silves(2). Capitale à diverses reprises du Portugal, elle fut un lieu de rencontre de musiciens, de poètes et de conteurs, comme Ibn Ammar, originaire de cette ville. Il y laissa le fameux poème de salutation à Silves, ce lieu cher à sa jeunesse dans lequel il disait : "Salue le palais des Vérandas, (qasr al-Xarâjib) de la part d'un damoiseau qui perpétuellement soupire pour ce palais, demeure de lions et de blanches gazelles... "  La ville de Silves fait revivre, chaque année, lors de son festival d'été, des récits de batailles et histoires de veillées, synthèse entre l'esprit magique oriental, et les grandes réalisations techniques et culturelles qui ont marqué l'apogée de la civilisation mozarabe. L'époque où les sons des cloches et les chants des muezzins résonnaient en harmonie... »     

(1) Les lusophones forment une population supérieure à 237 millions d'habitants dans le monde. On parle le portugais en Europe (Portugal), en   Amérique du Sud (Brésil), en Afrique (Angola, Guinée-
Bissau, Cap-Vert, Mozambique et les îles de Sao Tomé et Principe) et en  Asie (Timor, Damao, Diu, Melaka, Goa et Macao). Sans oublier qu'au Liban aussi, on parle le portugais dans plusieurs villes et villages.
(2) Silves fut dans le temps la capitale du petit royaume musulman d'Algarve et a été reconquise par le Portugal en 1242. Pendant l'Antiquité et le Moyen Âge, c'était un centre culturel important lié à l'Andalousie, connu pour ses poètes et ses sages. Les mosquées ont été détruites après la reconquête, mais il reste toujours le château al-Hamra (le rouge).
Découvrir le Portugal au Liban est désormais possible. En 2008, la Portugaise Maria Vieira-Azar (Mia) a réuni un groupe de lusophones(1) à Beyrouth, créant ainsi «Os Amigos de Portugal » (Les amis du Portugal) (voir notre édition de 16 juin 2008). Mme Mia précise : « Le Portugal, terre de l'extrême...