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Cinema- - Entre parenthèses

Joyeuses Pâques et Merci pour le chocolat

Il était une fois un village glacé par les traditions, empêtré dans les coutumes. Vint alors une femme qui trouva la façon de le réchauffer. Elle décida d'ouvrir une chocolaterie. Mais ô honte et opprobre ! C'était le carême, un moment mal choisi selon l'aristocratique comte de Reynaud, convaincu que la charmante gérante, alias Juliette Binoche, menaçait l'ordre et la moralité. Car ces irrésistibles chocolats semblaient, outre enchanter les papilles, soigner les espoirs perdus et réveiller les passions. Savoureux et sensuel, Le Chocolat de Lasse Hallström, réalisé en 2001, n'était pas le premier ni le seul film à faire de cette confiserie fondante une star à part entière. En 1972, Franco Brusati illustrait avec humour, dans Pain et chocolat (Pane e cioccolata), les déboires d'un Italien isolé dans un pays si différent du sien, la Suisse, tandis que le film mexico-cubain Fraise et chocolat, réalisé par Tomas Gutiérez Alea et Juan Carlos Tabio, sorti en 1993,  évoquait, à travers ces deux « flavours », de graves enjeux idéologiques. Johnny Depp, lui, s'était tellement épris de la belle Binoche qu'il entreprit d'ouvrir une usine de chocolat et c'était Charly and the Chocolat Factory réalisé en 2005 par Tim Burton.
Le petit pain au chocolat (1968) de Joe Dassin était repris en écho quelques décennies plus tard par Olivia Ruiz devenue La femme chocolat. « Pétris-moi les hanches de baisers, laisse fondre mes hanches Nutella, le sang qui coule en moi c'est du chocolat chaud... »
Chocolat, chocolat quand tu nous tiens. Doux, amer, en fontaine ou en barres, chaud ou glacé ; ce menu raffiné qui nous vient du pays des Mayas et des Aztèques bondit à la période de Pâques en forme de lièvres dans les vitrines, fait sonner des cloches et célèbre la fête avec des milliers d'œufs en couleurs.
La tradition des œufs antérieure au christianisme remonte à l'époque des Perses et des  Égyptiens. En France, au Moyen Âge, les fêtes de Pâques suivaient la période du carême au cours de laquelle on faisait maigre chair. À Pâques, on avait donc l'habitude de célébrer la fin du carême et la venue du printemps en consommant tous les œufs laissés de côté au cours de la période de jeun. Il était de coutume d'offrir des œufs à ses proches à la fin de la messe, ces mêmes œufs qui sont devenus au fil du temps (avec Anne d'Autriche, qui introduisit en  1615 le « cocola » en France) des œufs de Pâques décorés à la main, puis en chocolat ou en sucre. Si, auparavant, ce produit rare était réservé aux  gens de fortune et à l'élite, aujourd'hui le chocolat ruisselle partout, même à l'écran. Il est signe d'opulence, d'abondance, de générosité, d'amour et de sensualité. Alors  Merci pour le chocolat concocté à la  Chabrol et  Joyeuses Pâques comme le souhaite si bien le tandem Lautner-Bébel.
Il était une fois un village glacé par les traditions, empêtré dans les coutumes. Vint alors une femme qui trouva la façon de le réchauffer. Elle décida d'ouvrir une chocolaterie. Mais ô honte et opprobre ! C'était le carême, un moment mal choisi selon l'aristocratique comte de Reynaud, convaincu que la charmante...

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