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Lifestyle - Portrait

Amélia Zidane revisite la danse arabe

Elle n'a certainement pas le physique de l'emploi. La blonde Amélia Zidane, avec ses yeux verts et son sourire lumineux, bouscule l'image traditionnelle de la « danseuse de ventre » dans un style personnel et sans doute plus moderne. Plus audacieux, surtout.
Quand elle débarque, en toute discrétion, dans ce café de la ville, Amélia Zidane, surnommée « l'Orientale fatale », est loin de correspondre à la personne qu'on attendait. D'elle, on connaissait son parcours, naissance à Grenoble de parents franco-algériens, études en sciences médico-sociales pour devenir psychologue pour enfants, et une passion sans bornes pour la danse orientale, qui l'a menée à produire et présenter des spectacles jusqu'à chez nous et collaborer dans la création de « Hezzi ya nawaem », premier concours de danse du ventre au Liban qui a été lancé à la LBCI en 2007.
Alors, lorsqu'elle arrive avec cette simplicité presque adolescente et qu'elle commande... un immense chocolat chaud enrobé de crème fraîche, la surprise est grande ! Mélange d'Orient (elle a grandi dans une famille de six filles où les traditions étaient importantes) et d'Occident, dans une liberté qu'elle revendique, elle a appris la danse par instinct et par amour de ce langage universel. C'est aussi pour cela qu'elle a choisi le Liban, parfaite fusion de cultures qui baigne dans une tolérance que beaucoup de voisins nous envient. « Un peu de Madonna, beaucoup de Samia et Nadia Gamal », ses références, cette adepte de Françoise Dolto, côté cour, improvise des shows depuis l'âge de sept ans. Sur les sons raï, elle a dansé en première partie des spectacles de Khaled à Bercy, Cheb Mami au Zenith, Enrico Macias à l'Olympia et Manu Tchao à Toulouse. Elle a chorégraphié des spectacles « entre hip hop et danse du ventre », où, seule sur scène, elle tente de redéfinir la danse orientale et la danseuse de ventre. En 2007, elle propose le concept d'un concours télévisé, ouvert à 12 danseuses internationales. Durant neuf primes, elle est chorégraphe, membre du jury et directrice de casting. Le projet d'une troisième édition pour l'hiver prochain est sous étude. « Au Liban, précise-t-elle, la danse orientale est encore associée au cabaret et continue d'avoir une image péjorative alors qu'en Europe et aux États-Unis, la perception est plus juste. J'ai voulu, poursuit-elle en parlant de son spectacle actuel « The Belly Burelesque Show », oser mélanger danse et sensualité. Montrer une femme libre qui n'a pas peur de son arabité et de sa féminité. 90 % de mes mouvements sont improvisés, je ne sais pas ce que je vais faire à l'avance. Tout peut intervenir, mon moral, mon humeur, mon énergie, l'audience ou l'envie du moment. »

Démonstration
Le public, surtout des couples, est installé dans la salle du Holiday Inn où Amélia Zidane se produit tous les week-ends. Lumière tamisée, fumées de cigarettes, odeur de cigares mal éteints flottant dans les airs, elle est attendue d'un instant à l'autre. Dans les coulisses, la jeune femme troque son jeans tee-shirt contre une tenue qui semble plus « de circonstance ». Une demi-heure de préparation et la voilà transformée... en femme fatale. L'autre Amélia, celle qui dégustait son chocolat chaud en souriant, n'est plus qu'un vague souvenir... Masque à plumes, gants noirs, porte-jarretelles et longue cape brodée en noir et doré, un cigare à la main, son expression, un mélange de détermination, de provocation et de professionnalisme, elle prend la pose, un rien amusée (devant l'objectif du photographe ?), puis rejoint la petite scène improvisée. Musique d'intro, petit suspense, l'Orientale fatale entre sur scène en entamant un mini-strip-tease dans les règles. Débarrassée d'un accessoire après l'autre, au son d'une musique langoureuse, elle peut à présent se glisser, s'étaler, secouer ses hanches ou offrir ses épaules avec une énergie et un bonheur évidents. Durant 45 minutes, sa chorégraphie prendra des airs érotiques, gais, tristes, entraînants. Par moments solitaire, mais toujours heureuse de partager, elle aura ainsi offert une belle démonstration de son talent et d'une audace qui a su éviter la vulgarité.
Quand elle débarque, en toute discrétion, dans ce café de la ville, Amélia Zidane, surnommée « l'Orientale fatale », est loin de correspondre à la personne qu'on attendait. D'elle, on connaissait son parcours, naissance à Grenoble de parents franco-algériens, études en sciences médico-sociales...

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