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Le Grand Lycée franco-libanais : un siècle d’histoire

Les témoignages d’anciens élèves

Rana Rizk, 34 ans, gérante d'une galerie d'ameublement. Bachelière de la promotion 1992
« Ce que je retiens de positif à propos de ce lycée, c'est la liberté d'expression que nous avions. Nous pouvions aborder tous les sujets qui paraissaient moins évidents dans d'autres établissements. Je m'y sentais en confiance. Parmi les choses les plus importantes, il y avait l'aspect laïc. Durant toute ma scolarité, j'ignorais la confession de mes camarades. Pendant les moments les plus dangereux, l'administration s'organisait au mieux quant à la poursuite de nos études. Je me souviens que ma mère apportait régulièrement mes devoirs aux professeurs quand il n'était pas possible de se rendre au Lycée. Globalement, son système n'était pas basé sur le bachotage. Le lycée privilégiait les débats. Finalement, pouvoir nous exprimer de cette manière nous a donné beaucoup de confiance en nous. »

Rana Saliba, 33 ans, cadre, bachelière de la promotion 1993
« Malgré la guerre, je garde un bon souvenir de mon passage au lycée. J'avais trois ans quand j'ai intégré la maternelle qui se trouve dans les mêmes locaux. Je me souviens que l'on devait régulièrement descendre dans les abris. Ils étaient parfaitement aménagés. Un de mes souvenirs les plus marquants concerne  mon ancien proviseur, il s'assurait  tout le temps du bon déroulement de l'évacuation. Il se tenait droit debout dans la cour et ne craignait pas les francs-tireurs. Toute ma scolarité a été secouée par ces évènements. En 1989, j'avais commencé ma troisième en septembre, et ma seconde trois mois plus tard. Le rythme d'apprentissage était donc très irrégulier. En 1982, nous étions presque des touristes. Toutefois, nous n'étions pas inquiets et vivions au jour le jour. Bien sûr, nous sommes parvenus à rattraper tout notre retard. Personnellement, je n'ai eu aucun problème au cours de mes études supérieures. »

Patty Francis, 25 ans, professeur de mathématiques au GLFL. Bachelière de la promotion 2001
« Je me souviens qu'en tant qu'étudiante, j'appréciais également la présence d'un club de baby-foot, de jeux d'échecs, d'une cafétéria et d'une grande bibliothèque. Le corps enseignant et certains membres de l'administration avaient envers nous une bienveillance parentale. Ils avaient le don de calmer les tensions qui pouvaient se manifester entre les élèves. Régulièrement, il nous était rappelé que le lycée était laïc et qu'il n'y avait pas de place pour les conflits confessionnels ou politiques. En tant qu'ancienne élève et professeur au Grand Lycée, ce centenaire est doublement symbolique. Je pense également à la centaine de promotions qui sont passées par ici. »

Nicolas Araman, 20 ans, étudiant en architecture. Bachelier de la promotion 2007
« Les années au lycée étaient les plus belles de ma vie. J'étais content de venir en cours. J'appartenais à un groupe unifié, il n'y avait aucune distinction religieuse, donc pas de clan, ce qui, je pense, nous a rendus très heureux. Cela s'explique également par le grand sentiment de liberté que nous avions. Pendant les évènements de 2006, j'étais encore en terminale. Ma promotion était un peu tendue, car nous avions accumulé du retard à cause de la guerre. Mais l'administration s'est organisée pour combler nos lacunes.
Je n'apprécie pas tout ce qui se rapporte à la politique car c'est une source de tensions. Le lycée avait le don de les apaiser. J'ai évolué dans un établissement complètement laïc, et je le suis devenu grâce à mon ancien lycée. Il  m'a appris à  ne pas avoir de préjugés sur les origines des personnes que je côtoie. Aujourd'hui, je ressens beaucoup de nostalgie quand je repense à ce lycée. ».

Rana Rizk, 34 ans, gérante d'une galerie d'ameublement. Bachelière de la promotion 1992« Ce que je retiens de positif à propos de ce lycée, c'est la liberté d'expression que nous avions. Nous pouvions aborder tous les sujets qui paraissaient moins évidents dans d'autres établissements. Je m'y sentais en confiance. Parmi les choses les...