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Économie - Liban - Interview

L’année s’annonce bonne pour le secteur hôtelier

La crise économique mondiale ne devrait pas affecter l'activité au Liban, affirme Haïtham Matar, directeur commercial d'InterContinental Hotels Group (IHG) pour le Proche-Orient, qui a récemment quitté Dubaï pour Beyrouth.
L'Orient-Le Jour : Dans un contexte de crise économique mondiale, comment se porte le secteur hôtelier ?
Haitham Matar : « Globalement, le secteur souffre d'une baisse de l'activité en raison de la crise. Mais InterContinental Hotels Group, qui compte plus de 4 000 hôtels dans le monde, a réalisé l'année dernière une croissance globale de 1 % en termes de revenu par chambre disponible. Au Moyen-Orient, en particulier, nos revenus ont augmenté de 20,2 % en 2008. Notre groupe est moins affecté par la crise car il opère des marques connues et variées, notamment dans la région, où nous sommes le plus grand groupe hôtelier avec 83 établissements. Évidemment, certains de nos hôtels ont constaté un ralentissement de l'activité. À Dubaï, par exemple, le revenu par chambre a baissé de 10 à 15 % en 2008, ainsi que dans certaines villes en Égypte. Mais cela a été compensé par une croissance ailleurs, comme à Abou Dhabi où le revenu par chambre a augmenté de 36 %, ou encore au Liban qui a connu une année formidable. »
OLJ : Au Liban, l'activité est-t-elle affectée ?
H.M. : « L'année dernière, nous avons réalisé au Liban une croissance de 36 à 40 % par rapport à 2004, considérée comme une année de référence pour le secteur. Malgré la crise financière, les six derniers mois de l'année, qui ont été marqués par l'amélioration du climat politique, ont largement contrebalancé l'inertie du premier semestre.
« Et 2009 s'annonce bien. Depuis le début de l'année, l'activité est remarquable. Le taux d'occupation moyen est de plus de 85 % dans nos cinq établissements (trois InterContinental, un Holiday Inn et un Crowne Plaza), même si les clients ont tendance à réserver beaucoup moins à l'avance qu'avant. »
OLJ : Quelles sont vos prévisions pour 2009 ?
H.M. : « En nous basant sur les réservations actuelles, nous prévoyons une croissance de l'ordre de 20 % cette année au Liban, en termes de revenu par chambre disponible. À condition que la situation politique reste stable, bien sûr, car notre activité au Liban repose essentiellement sur les voyages d'affaires et les conférences. Or ce segment est moins sensible à la crise économique que le tourisme. À terme, si les entreprises doivent faire des économies, elles réduiront peut-être le nombre de participants aux conférences, mais elles n'annuleront pas l'événement.
« Quant à la clientèle touristique, elle ne représente que 30 % de notre chiffre d'affaires, car le tourisme reste saisonnier au Liban. Et même sur ce segment, je ne pense pas que l'activité sera affectée car les clients proviennent surtout des pays arabes, relativement moins touchés par la crise. Les prix acceptables au Liban continueront d'attirer les Syriens et les Jordaniens pour les courts séjours, et une clientèle du Golfe pour les vacances. Aujourd'hui par exemple, de nombreux Arabes sont dans le pays pour des vacances, mais aussi à la recherche d'opportunités d'investissements. »
OLJ : Qu'en est-il de la clientèle occidentale ?
H.M. : « La clientèle européenne et américaine sera sans doute plus rare. Mais tous les pays ne sont pas affectés par la crise dans les mêmes proportions. Le Royaume-Uni par exemple est très touché, mais la France, l'Allemagne et le Canada le sont moins. Nous cherchons aujourd'hui à attirer cette clientèle, d'autant que les prix des billets d'avion sont en baisse. Nous avons d'ailleurs invité une dizaine de représentants des grandes agences de voyages françaises et allemandes à passer trois jours au Liban. »
OLJ : On parle beaucoup de retour d'expatriés ayant perdu leur emploi à l'étranger. Le ressentez-vous à votre échelle ?
H.M. : « Nous espérons qu'ils reviendront car leur départ a créé un vrai manque sur le marché local. Mais la carence en ressources humaines dans le secteur hôtelier persiste encore aujourd'hui. Notre groupe, qui emploie 1 750 personnes au Liban, cherche à recruter du personnel non qualifié, mais aussi qualifié. »
L'Orient-Le Jour : Dans un contexte de crise économique mondiale, comment se porte le secteur hôtelier ?Haitham Matar : « Globalement, le secteur souffre d'une baisse de l'activité en raison de la crise. Mais InterContinental Hotels Group, qui compte plus de 4 000 hôtels dans le monde, a réalisé l'année...

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