Pas d'affichage sauvage, des placards soigneusement collés sur les panneaux commerciaux. Le temps où les Libanais se laissaient engloutir par un flot continu d'affiches électorales semble être révolu. Une campagne tellement soft qu'en roulant sur certaines artères de la capitale, il n'est presque pas possible de distinguer les portraits des chanteurs vedettes de ceux de certains candidats. À cette atmosphère quasi idyllique vient s'ajouter le bal des désistements qui s'amorce lentement, notamment à Beyrouth. L'ennui n'est plus très loin.
Toutefois, pour pimenter un peu une campagne qui finit par devenir insipide, il y a eu, bien sûr, l'attentat de Miyé Miyé. Il y a eu aussi cette voiture repérée à Bickfaya où l'on a découvert une grenade dont il n'a toujours pas été possible de déterminer si elle était ou non équipée d'un détonateur.
Exit donc la campagne rose bonbon pensée et savamment façonnée par le ministère de l'Intérieur. Le temps des messages pas même codés est de toute évidence de retour. Et tant pis pour les candidats qui pensaient que la victoire électorale aurait le goût des chamallows aux fraises dégustés sous le doux soleil de juin.