« Et la raison pour laquelle le dollar est fort en ce moment, c'est parce que les investisseurs considèrent que les États-Unis ont l'économie la plus forte au monde, avec le système politique le plus stable au monde », a-t-il répondu à la presse qui lui demandait si les États-Unis perdaient leur capital de confiance, avec des Européens qui résistent aux appels américains à davantage de mesures de relance, et la Banque centrale chinoise qui réclame une nouvelle monnaie de réserve en remplacement du dollar.
« Je ne crois pas à la nécessité d'une monnaie mondiale », a-t-il répondu laconiquement.
La conférence de presse a consisté en un exercice de 56 minutes pour dire aux Américains que leur pays se remettrait de sa pire récession depuis les années 30, que la stratégie du gouvernement pour « attaquer la crise sur tous les fronts » et un ambitieux programme de réformes offraient la meilleure chance d'y parvenir. Mais que cela prendrait du temps.
« Nous commençons à voir des signes de progrès », a-t-il dit en rappelant le gigantesque plan de relance et la multitude de mesures adoptées en seulement 64 jours pour faire cesser l'hémorragie des saisies immobilières, favoriser les crédits à la consommation ou assainir les banques.
« Nous allons nous remettre de cette récession. Mais cela réclamera du temps, cela réclamera de la patience », a-t-il dit au cours de cette conférence de presse pendant laquelle il n'a pas exclu que la situation empire pour les banques.
Il a préparé les Américains à d'autres mesures et s'est associé à l'appel de son administration à une nouvelle autorité de régulation dotée du pouvoir de liquider les sociétés financières non bancaires.
M. Obama réunissait la presse à un moment délicat.
La semaine passée a été la plus dure de l'administration, après la révélation que le géant de l'assurance AIG avait versé au moins 165 millions de dollars de primes à certains cadres alors qu'il ne devait son salut qu'aux injections d'argent de l'État.
Si M. Obama reste populaire, avec quelque 60 % d'opinions favorables, cette affaire a suscité une indignation couvrant son message et compliquant ses plans suivants pour sortir de la crise.
L'époque des « primes démesurées et de la spéculation effrénée » est révolue, a-t-il dit, tout en prévenant qu'il ne fallait pas « diaboliser chaque investisseur et chaque entrepreneur qui cherchent à faire des profits », parce qu'ils font la prospérité américaine.
M. Obama a aussi dû défendre son budget, qui ne braque pas seulement ses adversaires républicains à cause du déficit record prévu, mais fait aussi tiquer les démocrates.
Les affaires internationales ont été reléguées au second plan, malgré l'approche de grands rendez-vous comme les sommets du G20, de l'OTAN et de l'Union européenne-États-Unis, en avril.
Le président a quand même reconnu d'un euphémisme que l'arrivée probable au pouvoir en Israël du chef du Likoud (droite) Benjamin Netanyahu, un « faucon » opposé à la création d'un État palestinien, risquait de ne pas faciliter la paix avec les Palestiniens.
« Ce n'est pas plus simple que cela n'était, mais je pense que c'est tout aussi nécessaire », a-t-il dit.
commentaires (0)
Commenter