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Économie - UE

Bruxelles se montre conciliant sur les déficits face à la crise

L'Exécutif européen a décidé d'accorder du temps à plusieurs pays pour ramener leurs déficits dans les limites tolérées.
La Commission européenne a donné hier du temps à plusieurs pays pour ramener leurs déficits dans les limites tolérées, montrant sa volonté d'éviter l'épreuve de force alors que la priorité est à la relance et que la crise plombe les finances publiques des États.
L'Exécutif européen a décidé d'accorder à la France et l'Espagne jusqu'en 2012, pour que leur déficit public repasse sous le seuil maximum accepté en principe, 3 % du produit intérieur brut. L'Irlande pourra attendre jusqu'en 2013. En revanche, la Grèce, dont la situation est jugée moins grave, devra corriger son déficit en 2010 au plus tard.
La Commission avait enclenché à la mi-février des procédures pour déficits excessifs contre ces pays, dont le déficit a dépassé en 2008 la limite fixée par le pacte de stabilité européen.
Ces procédures visent à mettre la pression sur ces États pour qu'ils réduisent leurs déficits, avec la menace d'éventuelles sanctions financières pour les États de la zone euro.
L'Exécutif européen a dans le même temps décidé mardi de reporter d'avril 2010 à avril 2014 la date à laquelle le Royaume-Uni - seul État déjà sous le coup d'une procédure pour déficit excessif avec la Hongrie - devra ramener son déficit sous les 3 %.
Ces échéances doivent encore être validées par les ministres européens des Finances.
Mais les délais assez longs fixés montrent que l'Exécutif européen a voulu éviter un conflit avec les États et faire preuve d'une certaine souplesse, compte tenu de l'ampleur de la récession qui frappe le continent, la plus grave depuis plus de 60 ans.
Les déficits nationaux évoluent à des niveaux record. Selon les dernières prévisions de la Commission, le déficit grec devrait atteindre 3,7 % du PIB cette année, celui de la France 5,4 %, celui de l'Espagne 6,2 %, celui du Royaume-Uni 8,8 % et celui de l'Irlande le niveau record de 11 %.
Outre la récession, les différents plans de relance gouvernementaux européens contribuent à creuser les déficits. Face à cette situation, Bruxelles entend appliquer toute la souplesse prévue par le pacte de stabilité européen.
En vertu d'une réforme réalisée en 2005 sous la pression de nombreux États, ce pacte permet à la Commission européenne de prendre en compte des circonstances exceptionnelles, telles qu'une récession, pour accorder un répit aux gouvernements avant de sévir. En outre, les échéances à présent fixées pourraient même être modifiées en cours de route si la récession s'avérait plus sévère que prévu, a déjà indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.
La Commission devrait ainsi éviter d'engager des bras de fer avec les États fautifs, comme cela avait pu être le cas avant l'assouplissement des procédures en 2005. À l'époque, la France et l'Allemagne, en déficit persistant, avaient obtenu le gel du pacte pour échapper à des sanctions.
Certains pays, comme la France, avaient fait clairement entendre ces derniers mois qu'une attitude trop dure de Bruxelles serait à leurs yeux contre-productive, au moment où la crise impose de dépenser plus. « On se félicite de l'attitude pragmatique de la Commission qui nous donne jusqu'en 2012 », a-t-on indiqué mardi dans l'entourage de la ministre française des Finances, Christine Lagarde. « Il aurait été illogique de nous demander de relancer l'économie et en même temps de réduire le déficit », a-t-on ajouté. La France prévoit elle-même que son déficit retombe sous les 3 % en 2012, à 2,9 %.
La Commission européenne a donné hier du temps à plusieurs pays pour ramener leurs déficits dans les limites tolérées, montrant sa volonté d'éviter l'épreuve de force alors que la priorité est à la relance et que la crise plombe les finances publiques des États.L'Exécutif européen a...

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