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Économie - France

Le parachute doré octroyé à l’ex-PDG de Valeo déclenche un nouveau tollé

Thierry Morin, qui a démissionné vendredi en raison de divergences avec ses actionnaires, a obtenu une indemnité de 3,26 millions d'euros.
Le « parachute doré » de 3,26 millions d'euros octroyé à l'ex-PDG de l'équipementier automobile en difficultés Valeo, Thierry Morin, a déclenché une nouvelle polémique sur la rémunération des dirigeants, gouvernement et patronat français exigeant la restitution de cette indemnité.
M. Morin, qui a démissionné vendredi en raison de divergences avec ses actionnaires, a obtenu une indemnité de 3,26 millions d'euros correspondant à deux ans de rémunérations calculées sur la moyenne des trois derniers exercices, a indiqué hier Valeo, confirmant une information du quotidien Libération. L'équipementier a versé cette indemnité à M. Morin lundi.
L'ancien patron de Valeo, qui affichait 20 ans d'ancienneté, aurait dû toucher seulement 70 % des indemnités prévues, n'ayant atteint que 3 des 5 critères de performances fixés par le conseil d'administration.
Mais le conseil lui a octroyé 100 % de la somme prévue, estimant que la perte de 2008 résultait du plan de restructuration mis en place et jugé « absolument nécessaire pour positionner Valeo au mieux pour affronter la crise », a dit son président, Pascal Colombani, cité dans un communiqué.
M. Morin touchera aussi une « retraite chapeau » lui assurant une rente d'un maximum de 55 % de son salaire de fin de carrière, à condition qu'il ne travaille pour aucune autre société d'ici à ses 65 ans en 2017, selon le document de référence 2008 du groupe.
Thierry Morin a quitté une entreprise en difficultés avec 207 millions d'euros de pertes en 2008 et 5 000 suppressions d'emplois en cours, dont 1 600 en France.
Après le tollé suscité par l'octroi de stock-options aux dirigeants de la Société générale, qui y ont renoncé, ce nouvel épisode dans la fixation des rémunérations des dirigeants a également suscité la polémique.
« L'État est opposé » au versement d'une prime de départ, a dit le Premier ministre François Fillon, estimant que ceux qui ne font pas « preuve de responsabilité mettent en péril l'ensemble (du) système économique et social » français.
Auparavant, le porte-parole du gouvernement avait annoncé que l'État voterait contre ce « parachute doré » lors de l'assemblée générale du groupe.
L'État est actionnaire à 8 % de Valeo, via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et la Caisse des dépôts. Le FSI a versé 19 millions d'euros en février pour prendre 2,35 % du capital du groupe.
Du côté des salariés, le syndicat CGT a fait part de « la colère » et d'« un sentiment d'injustice » parmi le personnel. La présidente du Medef (patronat), Laurence Parisot, a demandé de son côté à M. Morin « de renoncer immédiatement » à ses indemnités. « Le Medef ne se reconnaît pas dans le comportement d'un dirigeant qui piétine ainsi l'intérêt général de son entreprise, qui méprise ses salariés, bafoue les patrons de PME » et foule le code de gouvernance patronal, a-t-elle dit.
Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), a épinglé « la grosse responsabilité du conseil d'administration » dans cette affaire. « Je suis contre l'octroi de parachute doré, et a fortiori quand il est octroyé même en cas de démission », a-t-elle dit à l'AFP.
Selon une source proche du dossier, le conseil avait sondé le ministère de l'Économie sur les conséquences politiques de cette indemnité. Le ministère « n'a pas à donner son accord et n'avait pas à le faire. Nous avons eu des échanges informels avec le conseil d'administration et j'ai mis en garde contre l'exploitation médiatique » de cette affaire, a dit à l'AFP Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde.
Le « parachute doré » de 3,26 millions d'euros octroyé à l'ex-PDG de l'équipementier automobile en difficultés Valeo, Thierry Morin, a déclenché une nouvelle polémique sur la rémunération des dirigeants, gouvernement et patronat français exigeant la restitution de cette...

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