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Culture - Correspondance

Les bijoux-photos : des parures d’or et d’affection

Porter sur son cœur, contre soi, les images des être chers, aussi précieux que les bijoux qui leur servaient de cadre, une coutume du XIXe siècle relatée dans une exposition, « Témoignages d'affection et d'appréciation. »
Il y a le très baudelairien « charme inattendu d'un bijou rose et noir »
Et... il y a plus. Il y a l'affection, l'amour, la fidélité, les serments éternels et autres gages sentimentaux qu'on enfermait dans des médaillons portés autour du cou. Puis, au milieu du XIXe siècle, on a exhibé au grand jour ses élans, ses passions et sa nostalgie en révélant d'une manière précieuse leurs visages. C'était là l'avénement des bijoux-photos, dont de très beaux spécimens font actuellement l'objet d'une exposition organisée par la National Portrait Gallery à Washington et intitulée « Témoignages d'affection et d'appréciation ». Elle donne à voir un large éventail de spécimens du genre (bracelets, boucles d'oreille, boutons, broches, pendentifs), ornés de photos d'êtres aimés. On arborait ces créations spéciales pour célébrer des anniversaires, des mariages, des naissances d'enfants, le départ d'un soldat au front et autres occasions qui faisaient date.
Ces accessoires ont vu le jour avec l'invention du daguerréotype et avec les techniques photographiques développées par la suite, telles que l'ambrotype, (développement plus rapide et moins coûteux), le tintype et l'impression sur papier. Les photographes qui se sont lancés dans ce genre ont excellé dans la réalisation de portraits miniature destinés à être incrustés de pierres de valeur dans divers bijoux, tous très ouvragés. Ici, la photo est le joyau. Car, on se pare de l'affection des êtres chers comme d'un diamant scintillant ou d'une émeraude rutilante. Pour dire son attachement à son jeune fils, on porte son portrait en bracelet fait de trois bandes d'or tressées de différentes couleurs. Le nouveau-né est épinglé, buste nu, sur le revers d'une veste, un fier militaire barbu se détache d'un cadre doré ovale rappelant un cor recourbé. Et pour le portrait du chef de famille, un imposant bracelet en or avec médaillon à fermoir.

Près du cœur, tout contre
Des visages anonymes qui se fondent dans l'or, l'argent, l'émail, les perles mais qui en imposent par leur charge émotionnelle. Une seule célébrité se détache de cette collection rare : Samuel B. Morse, l'inventeur de la photographie, glissé dans un médaillon en or ovale. L'un de ses disciples, Mathew Brady, est devenu plus tard l'un des pionniers de la photo-joaillerie, un art hybride qui a culminé et que cette exposition a voulu célébrer. Un dérivé de la photographie, cet art conte également une coutume de souvenance et de commémoration des faits marquants d'une existence.
Une manière de dire je t'aime, je ne t'oublierai pas, tu es présent dans mon cœur, tout contre moi, pour toujours. Un désir d'éternité qui souvent n'a pas survécu au temps, l'image s'étant estompée ou remplacée par un nouvel acquéreur. D'où la rareté de ces bijoux-gages dans leur forme originelle, pareils à ceux que donne à voir l'exposition.
Il y a le très baudelairien « charme inattendu d'un bijou rose et noir »Et... il y a plus. Il y a l'affection, l'amour, la fidélité, les serments éternels et autres gages sentimentaux qu'on enfermait dans des médaillons portés autour du cou. Puis, au milieu du XIXe siècle, on a exhibé au grand jour...

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