Rechercher
Rechercher

Économie - Crise financière

Les chiffres du commerce aux USA laissent craindre une récession mondiale

Sixième mois consécutif de baisse des échanges aux États-Unis.
Le commerce extérieur américain a continué à se réduire comme peau de chagrin en janvier, affichant son sixième mois consécutif de baisse des échanges, ce qui a permis d'abaisser spectaculairement son traditionnel déficit mais confirme la thèse d'une récession mondiale.
« Les États-Unis ne sont plus la locomotive du commerce mondial. Problème: il n'y a pas de remplaçant », affirment les analystes d'Aurel ETC Pollak.
La baisse du montant cumulé des importations et des exportations (-6,3 % par rapport à décembre) a au moins un effet positif: elle réduit le déficit commercial américain qui, en données corrigées des variations saisonnières, s'est établi à 36,0 milliards de dollars, en chute de 9,7 % par rapport à décembre. Celui-ci n'avait pas été aussi faible depuis octobre 2002.
Mais la tendance qui est à l'œuvre derrière ces chiffres, c'est la baisse de la consommation des Américains, une mauvaise nouvelle pour les autres économies. D'après l'Organisation mondiale du commerce, en 2007 (derniers chiffres disponibles), les USA ont représenté 14,5 % des importations mondiales.
Et leurs achats à l'étranger, de 160,9 milliards de dollars en janvier, sont en chute libre : de 6,7 % par rapport à décembre et de 30,0 % par rapport à juillet.
Ces données laissent craindre que la prévision d'une récession mondiale cette année ne se réalisent.
La Banque mondiale prévoit un « effondrement du commerce mondial », avec un premier recul en volume des échanges depuis 1982 et « la baisse la plus forte depuis 80 ans ». Selon le Fonds monétaire international, qui parle de « grande récession », le produit intérieur brut de la planète va connaître un recul pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Aucun pays ni aucun secteur, à l'exception de l'alimentation, ne sort indemne de ce plongeon des importations américaines.
La chute est la plus spectaculaire dans les véhicules et pièces détachées, où les achats américains sont au plus bas depuis juillet 1998 (-22,2 % sur un mois, -43,6 % sur six mois).
Les importations de fournitures industrielles (-10,8 % sur un mois, -52,3 % sur six mois), les biens d'investissement (-5,7 % sur un mois, -18,6 % sur six mois) et les biens de consommation (-1,2 % sur un mois, -13,3 % sur six mois) complètent le tableau d'une économie en déroute.
En seulement six mois, le total des biens importés depuis le Canada, premier partenaire commercial, a chuté de 44 %. Le recul est de 21 % depuis la Chine, deuxième partenaire commercial, de 35 % depuis le Mexique (troisième) et de 31 % depuis le Japon (quatrième partenaire).
Entre autres statistiques, la deuxième économie mondiale, tournée vers l'exportation, n'avait jamais exporté aussi peu depuis mai 1993 vers le premier marché mondial, son débouché prioritaire (36 % des exportations japonaises en 2008).
Avec la crise, les exportations américaines souffrent aussi.
Elsa Dargent, de Natixis, relève qu'en janvier, le déficit commercial « réel » (à prix constants) s'est en fait « accru, passant de 42,9 milliards à 44 milliards de dollars. En effet, les exportations plongent plus vite que les importations » si l'on élimine l'effet de la chute du prix du pétrole.
L'idée que l'immense plan de relance américain, doté par le Congrès de 787 milliards de dollars, profite plus aux partenaires commerciaux des États-Unis qu'au pays lui-même effraie d'ailleurs certains économistes.
« La note des importations américaines va augmenter avec la hausse des prix du pétrole et de la demande. La sous-évaluation du yuan et le dopage aux subventions vont faire avancer les produits chinois et le chômage aux États-Unis », s'inquiète déjà Peter Morici, professeur d'économie à l'Université du Maryland.
Le commerce extérieur américain a continué à se réduire comme peau de chagrin en janvier, affichant son sixième mois consécutif de baisse des échanges, ce qui a permis d'abaisser spectaculairement son traditionnel déficit mais confirme la thèse d'une récession mondiale.« Les États-Unis ne...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut