Rechercher
Rechercher

Économie - Énergie

Le Yémen bientôt membre du club des producteurs de gaz naturel liquéfié

Petit producteur de pétrole, le Yémen, qui est aussi l'un des pays les plus pauvres du monde, fera dans les prochains mois son entrée dans le club des pays producteurs et exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL).
Durant la seconde quinzaine de juin, un méthanier repartira pour la première fois de l'usine de liquéfaction de gaz naturel de Balhaf, dans la province de Chabwah (Sud), sur le golfe d'Aden, avec dans ses soutes quelque 120 000 m3 de GNL pour le marché sud-coréen.
Yemen LNG, société dont le groupe pétrolier français Total est l'actionnaire principal à hauteur de près de 40 %, met actuellement les bouchées doubles pour achever la construction du site, avec quelques mois de retard sur le calendrier initial. L'événement marquera l'aboutissement d'un projet, lancé en octobre 2005, d'une valeur de quatre milliards de dollars, le plus grand de l'histoire de ce pays du sud de la péninsule Arabique.
Lorsque le deuxième train de liquéfaction sera opérationnel, vers la fin de l'année, le Yémen exportera 6,7 millions de tonnes de GNL par an, soit l'équivalent de 180 000 barils de pétrole par jour (bj). Le gaz est acheminé par gazoduc depuis le gisement d'hydrocarbures de Safer, près de Marib, à quelque 350 km au nord-ouest de Balhaf, où Total extrait actuellement environ 43 000 bj de brut, selon un porte-parole du groupe.
« Le Yémen est un nouvel acteur » sur le marché international du gaz, affirme à l'AFP le directeur général de Yemen LNG, Joël Fort. Un petit acteur, car les réserves de gaz prouvées du Yémen sont de 9,15 TCF (trillion cubic feet), soit 259 milliards de m3, selon M. Fort. C'est « significatif », mais « marginal comparé au Qatar », précise-t-il.
L'émirat du Qatar a des réserves supérieures à 25 000 milliards de m3, les troisièmes au monde après celles de la Russie et de l'Iran. Mais pour le Yémen, le simple fait de devenir exportateur de GNL a une importance capitale.
D'autant que sa production de pétrole, inférieure à 300 000 bj l'an dernier, baisse de 5 à 6 % par an et que ses réserves seront épuisées d'ici à 2020, a indiqué à l'AFP le vice-Premier ministre pour les Affaires économiques, Abdelkarim al-Arhabi.
« Le gaz compensera la diminution de la production de pétrole », explique-t-il, rappelant que les revenus pétroliers représentent actuellement à eux seuls 70 % des recettes budgétaires. Dans un bâtiment de l'usine de Balhaf, un panneau mural donne une idée des enjeux pour le Yémen. « D'après les estimations, le gouvernement du Yémen recevra entre 30 et 50 milliards de dollars durant les 20 à 25 années d'opération » du projet, peut-on y lire.
« Ce n'est pas la solution » aux problèmes économiques du Yémen, « mais c'est une partie de la solution », estime M. Fort, qui précise que le projet pourrait durer plus que les 25 ans prévus si de nouvelles réserves de gaz sont trouvées.
Derrière Total, qui détient 39,62 % du capital de Yemen LNG, les principaux actionnaires sont une filiale du ministère yéménite du Pétrole, qui en possède 16,73 %, ainsi que le groupe pétrolier américain Hunt et trois sociétés sud-coréennes, SK Corporation, Kogas et Hyundaï.
Quelque 30 % du GNL qui sera exporté durant les 20 prochaines années ont déjà été achetés par Kogas pour approvisionner le marché sud-coréen. Le reste, qui a été vendu aux compagnies GDF-Suez et Total Gas & Power, est destiné au marché nord-américain. Pour Total, Balhaf constitue « l'un de nos plus grands projets », souligne M. Fort.
Petit producteur de pétrole, le Yémen, qui est aussi l'un des pays les plus pauvres du monde, fera dans les prochains mois son entrée dans le club des pays producteurs et exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL).Durant la seconde quinzaine de juin, un méthanier repartira pour la première fois de l'usine de liquéfaction de gaz...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut