Sortant les têtes au-dessus de la clôture, les oiseaux s'intéressent beaucoup aux visiteurs, rares en hiver, dont ils tentent de picoter les vêtements de leur puissant bec. Dans sa ferme, productrice de race pure, la vente d'oiseaux vivants est la principale source de revenus, raconte M. Kravtchenko. Il dit vendre jusqu'à une centaine d'autruches par an pour environ 7 500 hryvnias (880 dollars) par tête « à d'autres fermes ou à des amateurs d'exotisme ».
Pour Anatoli Brouznitski, président de l'Association des éleveurs d'autruches, « c'est la viande et le cuir qui devraient apporter les principaux bénéfices ». « La rentabilité de ce secteur peut varier de 30 % à 100 % », mais « le marché n'existe pratiquement pas. La distribution n'est pas développée », déplore-t-il.
Pour le moment, les fermiers proposent la viande à certains supermarchés et restaurants, mais son prix peut paraître exorbitant à nombre d'Ukrainiens, alors que ce pays est l'un des plus touchés par la crise économique mondiale. Pour s'acheter de la viande d'autruche dans un supermarché à Kiev, il faut débourser 150 hryvnias (environ 19 dollars) pour un kilogramme contre 60 UAH pour un kilogramme de bœuf ou de porc. « L'élevage est onéreux et l'équipement aussi. Comme on n'utilise pas d'antibiotiques, qui perturbent la digestion, la viande est très propre, mais plus d'oiseaux meurent », argue M. Brouznitski, directeur d'une des plus grosses fermes d'autruches dans la région de Dnipropetrovsk (centre est). Une autruche consomme environ 2,5 kg de céréales et aliments combinés par jour, ce qui revient à 800 hryvnias (moins de 100 dollars) par an, relève M. Kravtchenko. L'exploitation qu'il dirige est devenue une attraction touristique pour les Kiéviens avec ses visites guidées, qui attirent des centaines de visiteurs par temps chaud, un minizoo et un petit restaurant offrant des plats à base d'autruche.
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