Avec l'occultation du douzième imam, l'imam Mahdi, il y a eu une période de confusion, de perdition, chez les chiites, car ils croyaient qu'il y aurait toujours un imam. Durant cette période de perdition, ils ont élaboré la notion de « marja'yaa » (autorité de référence), en se basant sur les « hadiths » des imams.
Cette notion de « marja'yaa » est d'abord apparue avec la première (ou petite) occultation, la « ghayba el-soughra », car durant cette période il y a eu quatre vice- imams (députés). C'étaient eux la référence pour les chiites, lesquels leur payaient le « khoms » (le cinquième de ce qui abonde, après calcul des profits annuels de la personne, et qui doit être versé à l'imam). C'est par le biais de ces députés qu'ils envoyaient des lettres à l'imam Mahdi de qui ils recevaient ainsi des commandements. Cela a instauré chez les chiites la position du « marjaa » et la fonction du « khoms ». La « marjaiya » s'est établie définitivement après la grande occultation, ou la grande « ghayba », car il était alors acquis que l'imam Mahdi était occulté et qu'il ne reviendrait qu'à la fin des temps.
« Des "hadiths" de l'imam Mahdi et de l'imam el-Sadek ont été interprétés pour souligner que les chiites doivent se référer dans leurs affaires aux ulémas savants, pieux et qui connaissent nos "hadiths" et nos jugements, ajoute Saoud el-Mawla. De là est née l'idée que le "marjaa" doit être le plus savant, le plus juste et le plus pieux des dignitaires religieux. Ceci a établi aussi une séparation nette entre l'État et la religion. L'État usurpateur, injuste, illégitime, car ne relevant pas de l'imam (occulté maintenant) ne pouvait pas être un État islamique. Mais l'existence d'un État, même injuste, usurpateur, est une nécessité pour la société et la vie, et les chiites répètent ici les paroles de l'imam Ali. En conclusion, disons que durant la "ghayba" du Mahdi, les chiites suivent leur "marjaa" pour les affaires de religion et de législation du statut personnel et s'inscrivent dans le courant général de leur société (la "oumma") pour les affaires en rapport avec le gouvernement et la politique... On retrouve ce sens avec Moussa Sadr, Mohammad Mahdi Chamseddine et aujourd'hui en Irak avec l'ayatollah Sistani et l'ayatollah Mohammad Saïd Hakim. »
Chez les chiites, la question de l'imamat, c'est-à-dire du gouvernement de la « oumma », relève de la doctrine. « Ce n'est pas une question de "fiq" (jurisprudence), mais de "kalam" (théologie), c'est-à-dire de dogme, de doctrine », souligne M. Saoud el-Mawla, qui précise que chez les musulmans il y a trois...
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