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Culture - Exposition

Baalbeck, encore et toujours

« Rétrospective et œuvres récentes », à Paris, de Mazen el-Rifaï qui emmène avec lui les paysages, monochromes ou multicolores, de son Baalbeck natal.
Il ne veut plus voir la vie en noir... et blanc. Cette dualité était en effet au centre de son œuvre - et celle d'une exposition organisée en avril 2007 à la galerie Agial. Baalbeck reste, encore et toujours, la première source d'inspiration du peintre. Mais en 2009, Mazen el-Rifaï voit la vie en couleurs. Les couleurs de sa ville natale. Le magnifique paysage vallonné de cette vallée. Après ses sentiments de tristesse, de douleur et de désarroi face à la ville qu'il voit disparaître, captive d'une réalité politique qui semble insoluble et irréversible, il retourne vers le Baalbeck de son enfance. Celle où les couleurs se disputent leur place au soleil. «Mon tableau n'est pas figuratif, aime-t-il à répéter. C'est une approche non définitive. C'est la fuite, le voyage permanent. Vers des horizons du souvenir et de l'imagination.»
Depuis toujours, Mazen el-Rifaï peint ce qu'il ressent. Il ne peint pas ce qu'il voit. Ses tableaux sont des transformations de la réalité. «J'invente des réalités, je revis des souvenirs», dit-il.
«S'il s'apprête comme figuratif, mon tableau porte en lui des éléments d'abstraction. C'est une consolation intime de couleur qui n'accepte pas la figuration et ne cherche pas à imiter la forme. Je vois dans mon tableau se développer tout un courant de pensée qui définit l'art non plus comme imitation mais comme expression. L'art ici, cette chose intime, c'est le langage de la couleur et de la lumière.»
Le poète Talal Haydar, un autre fils de la Békaa, décrit avec beaucoup d'affinité l'architecture de cette ville dans les compositions de l'artiste. «Le béton qui pèse lourd sur la mémoire de Baalbek est décliné par Mazen el-Rifaï dans une composition intelligente qui le fait s'écouler des ouvertures de l'arrière-plan, à tel point qu'il paraît léger dans sa chute sur la surface du tableau», écrit-il dans le catalogue de l'exposition* (traduction française signée par Jabbour Douaihy). Et le poète de témoigner: «Les aquarelles de Mazen el-Rifaï sont propres, sans angoisse dans la recherche de la forme, ni hésitation dans l'invention de sa propre couleur, la couleur propre à ses formes. Et la propreté est une qualité Rifaï. Ma mère, que Dieu l'ait en Sa miséricorde, disait de ses congénères Rifaï qu'elles lavaient l'air... et que la lumière pouvait être cueillie des chutes de leurs voiles. Propre jusqu'à donner à voir le froid et l'air...»
Architecte d'intérieur et peintre, Mazen el-Rifaï a occupé pendant un certain temps le poste de chef d'atelier aux Beaux-Arts avant de quitter l'enseignement pour se consacrer à ses deux professions (de foi), l'architecture et la peinture. «Mon tableau est le lieu où je me repose, conclut l'artiste. C'est mon lieu de prière et de communion avec Dieu.»

* Du 12 mars au 12 avril, à la galerie Alex Menem, 41 rue Dauphine, Paris 6e.
Il ne veut plus voir la vie en noir... et blanc. Cette dualité était en effet au centre de son œuvre - et celle d'une exposition organisée en avril 2007 à la galerie Agial. Baalbeck reste, encore et toujours, la première source d'inspiration du peintre. Mais en 2009, Mazen el-Rifaï voit la vie en couleurs. Les couleurs de sa ville natale....

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