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Lifestyle - Objets et histoire

Tcha, Tay, Tee

D'après la légende, il y a 4 500 ans, un empereur chinois s'est assoupi au pied d'un arbre nommé « camélia sinensis ». À son réveil, il trouva des feuilles de l'arbre dans son récipient d'eau bouillante. Goûtant au breuvage qui sentait bon, il succomba illico à son charme. C'était la première tasse de THÉ dans l'histoire et le début d'une grande saga.
Appréciée par Racine, Madame de Sévigné et tant d'autres, c'est la boisson des fameuses cérémonies japonaises, des non moins célèbres « five o'clock tea » et de la « Boston tea party », premier événement de la révolution américaine...
Nul besoin d'être théophile pour connaître les Twining, Lipton, Fortnum et Mason, ou autre Tetley... Thomas Twining, dans son Tom's Coffee House à Londres, fut le premier à proposer la dégustation du thé à la tasse, en 1708, et ses descendants devinrent les fournisseurs officiels de la reine Victoria...
Thomas Lipton, lui, Irlandais exilé en Amérique, y apprend les techniques publicitaires. De retour à Glascow, il crée son épicerie et attire le client à l'aide de miroirs déformants.
En s'y regardant, le passant se voit déformé et peut lire : « Avant d'entrer chez Lipton. » Le second miroir réflète une image plus avantageuse, sous-titrée : « En sortant de chez Lipton. »
En 1894, Lipton est dejà millionnaire. Il achètera à bon prix des plantations à Ceylan et mourra milliardaire. La tradition se perpétue.
Mais, pour en arriver-là, il a fallu aux Britanniques percer les secrets jalousement gardés du savoir-faire chinois ! En effet, dans les années 1840, la Chine est le principal producteur et fournisseur du thé au monde, et sa qualité est de loin supérieure à celle du thé cultivé dans d'autres contrées. L'East India Compagnie (au service de la couronne britanique depuis 1599) perd, en 1834, son monopole sur le commerce du thé au bénéfice de commercants indépendants. L'autoproduction devient alors son premier objectif et elle va tout faire pour s'approprier des échantillons de thé chinois et les transplanter sur les contreforts de l'Himalaya. Mais qui va s'aventurer au-delà des 45 km des ports ouverts aux étrangers dans les terres de la Chine interdite ? Un botaniste, Robert Fortune, parlant le chinois, connaissant leurs us et coutumes, tenté par l'appât du gain, se fait tondre le crâne, y fait ajouter la fameuse natte, se procure une garde-robe chinoise et, accompagné par deux fidèles chinois, entame un périple des plus dangereux dans le paradis du thé. Il y perce tous les secrets : climat, sol, qualité de l'eau... Il comprend enfin ce qui fait virer les feuilles de thé vert au brun ou au noir (alors qu'on croyait que c'était deux plantes différentes) : la fermentation. Il se procure des graines qu'il plante dans les jardins des consulats où il mène ses expériences. Le 16 mars 1851, trois ans après cette fameuse mission d'espionnage industriel, M. Fortune et huit ouvriers chinois arrivent à Calcutta à bord de véritables jardins flottants. Plus de 20 000 pieds vont être plantés sur les contreforts de l'Himalaya et notamment dans les célébrissimes jardins de Darjeeling, réputés pour produire le « champagne du thé ».
En 1866, 4 % du thé consommé par les Anglais provient de l'Inde. En 1903, ce chiffre passe à 59 % et, depuis, l'Inde est devenue le premier producteur du thé au monde, mais ce sont le Koweït et l'Irlande qui en sont les plus gros consommateurs. Quant à M. Fortune, retourné en Angleterre, il passa le reste de sa vie dans la discrétion et ne reçut ni distinction honorifique ni pourcentage sur la manne commerciale qu'il a offerte à son pays ! À quoi sert de courir ? La fortune ne vient-elle pas en dormant ?
Pour finir, signalons que Tcha, Tay et Tee sont les noms donnés aux feuilles de thé en mandarin, en cinghalais (sri lankais) et en finlandais...
D'après la légende, il y a 4 500 ans, un empereur chinois s'est assoupi au pied d'un arbre nommé « camélia sinensis ». À son réveil, il trouva des feuilles de l'arbre dans son récipient d'eau bouillante. Goûtant au breuvage qui sentait bon, il succomba illico à son charme. C'était la première...

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