Socio-économie
Le succès de Sarah's bag réside, bien sûr, dans la créativité de ses produits, imbibée d'une culture arabe classique ou kitch, selon l'inspiration des designers. Et des collections qui se sont adaptées au goût du jour, avec l'Orient et Beyrouth pour vedettes. Mais il est aussi dans le fait d'avoir maintenu l'esprit initial du projet, en faisant travailler les prisonnières, même si la gamme s'étant développé et modernisé pour devenir accessoire de mode, il a fallu aussi avoir recours à des artisans professionnels. « Nous produisons selon la situation du pays. Dans les beaux jours, nous sommes arrivées à fabriquer jusqu'à 1 000 sacs par mois, des écharpes, des cardigans et des articles de naissance. » Haut de gamme, et donc cher, pour certaines bourses, « ce sont des séries limitées », rajoute-elle, le sac de Sarah se vend aujourd'hui en boutique au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Koweït, en Égypte, au Ghana et en Sierra Leone. La marque a fait partie d'une exposition à l'Institut du monde arabe dédiée à Oum Kalsoum. Sarah Beydoun, en tant que « Young fashion entrepreneur », a été invitée par le British Council à un « fashion tour » de quelques jours à Londres où elle a pu rencontrer des créateurs célèbres tel Paul Smith.
Enfin le label, qui se veut également culturel et universel, fait partie de l'exposition « Arabesque : Art of the Arab World » qui se tient au Kennedy Center de Washington du 23 février au 15 mars. Au menu, littérature, cinéma, théâtre, danse, expositions artistiques, concerts, défilés de mode, robes de mariées et bijoux. « Un des pôles de cette exposition est la création d'un souk qui réunit une collection unique d'artisanat et designers venus du monde entier, précise Sarah Beydoun. Nous sommes à la fois émues et fières de présenter modestement notre collection et de pouvoir ainsi représenter le Liban. »
« Grâce à ces prisonnières, puisque tout revient à cette période, qui étaient, pour la plupart, perdues dans leur vie, j'ai trouvé ma voie. Je ne suis pas une femme d'affaires, je fonctionne par instinct. Je suis surtout fière et comblée, conclut la jeune femme, d'être un trait d'union entre deux mondes qui n'ont rien en commun. Un premier, éphémère et aisé, et un autre, qui se bat pour vivre et subsister. »
commentaires (0)
Commenter