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Cinema- - Notre sélection - À l’affiche

L’âge mûr du 7e art

Il est des productions, certes louables et bonnes, qui ont l'avantage d'être médiatisées, voire surmédiatisées. On leur accorde prix et récompenses. Il en est d'autres qui n'empruntent pas certains vecteurs commerciaux et qui restent dans l'ombre, attendant d'être découvertes. C'est le cas de ces deux œuvres présentées. Un 7e art au pouvoir magique et envoûtant.
The Curious Case of Benjamin
Button ***

de David Fincher

Avec Brad Pitt et Cate
Blanchett.
Avant toute chose, avant même de s'aventurer dans la lecture de ce film « phénomène » qui risque de faire subir avec ses treize nominations un second naufrage au Titanic, il faut tout d'abord reconnaître le rôle de la couverture médiatique et planétaire dont a bénéficié cette œuvre depuis quelques années déjà. « Infaisable, inadaptable », disaient certains, « trop cher », s'écriaient d'autres. Aujourd'hui, Benjamin Button est né.
Mais quelle est cette curieuse histoire qui suscite la curiosité de tous ? Benjamin Button est un enfant qui naît dans la peau d'un vieux, mais le mental d'un enfant et qui mourra avec la peau d'un bébé et le mental d'un vieux. Benjamin Button va parcourir les différents âges de l' Amérique et, plus particulièrement, de Hollywood. Certains croiront voir à certains moments l'image de James Dean sur sa moto, Fred Astaire dansant avec Cyd Charisse, ou encore d'autres mythes et références qui font de ce cinéma américain un vieux jeune et un jeune vieux.
Adapté d'une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald par le scénariste  Eric Roth,  qui a signé Forrest Gump (1994), The Horse Whisperer (1998), The Insider (1999) et Munich (2005), The Curious Case of Benjamin Button est  réalisé par le jeune David Fincher, qui est à classer parmi les réalisateurs « visuels », au même titre qu'un Jean-Pierre Jeunet avec qui il partage occasionnellement le même chef opérateur, Darius Khondji. Sans oublier que le film est interprété par Brad Pitt (acteur fétiche de Fincher depuis Fight Club et Seven) et Cat Blanchett, star incontestée du moment. Issu du monde des effets spéciaux, de la publicité et des vidéoclips, Fincher maîtrise parfaitement les techniques permettant d'obtenir le rendu visuel qu'il désire, notamment en matière de photographie et de postproduction. Cette maîtrise et cet intérêt pour l'image ont fait qu'on a pu qualifier sa réalisation de maniérée, notamment lors de la sortie de Zodiac. Aujourd'hui, ce virtuose de la caméra prouve dans ce film qu'il est le maître des effets spéciaux, car les métamorphoses de Brad Pitt sont dues non pas au maquillage, mais bien à ces effets qu'on traduirait d'illusionnistes.
Un travail sur le passage du temps, voire sur le temps lui-même représenté par cette grande horloge au début du film. Scott Fitzgerald aimait en effet  à évoquer la fugacité du temps.
Cette notion du spatio-temporel, traitée également dans Forrest Gump dans cette course à remonter le temps et qui est aujourd'hui traduite par les métamorphoses corporelles de Pitt (qui aime au passage à s'enlaidir ou à vieillir), est finalement tout l'intérêt du film. Fincher s'est amusé à tordre le cou aux clichés, à les réviser à sa façon tout en gardant cet hommage fait à l'Amérique et à ses archétypes. Qui peut encore prétendre que cet Ancien Continent jeune n'est pas narcissique ?  Voire nombriliste ?

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The Curious Case of Benjamin Button ***de David FincherAvec Brad Pitt et Cate Blanchett. Avant toute chose, avant même de s'aventurer dans la lecture de ce film « phénomène » qui risque de faire subir avec ses treize nominations un second naufrage au Titanic, il faut tout d'abord reconnaître le rôle de la couverture...

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