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Économie - Automobile

Point décisif demain à Washington pour GM et Chrysler, la faillite menace

Les constructeurs automobiles américains General Motors et Chrysler font un point décisif sur leur restructuration demain à Washington, devant convaincre des progrès réalisés depuis décembre et justifier des aides débloquées, sans quoi une faillite paraît inévitable.
L'agenda a été fixé fin 2008, lorsque Washington a accepté de verser 9,4 milliards de dollars à General Motors (GM) et 4 milliards à Chrysler : les deux géants, exsangues financièrement, ont été priés de présenter un plan stratégique détaillé d'ici au 31 mars et un rapport d'étape le 17 février.
S'ils échouent à convaincre de leur viabilité, les sommes avancées devront être remboursées et les 7 milliards supplémentaires promis annulés, rendant le scénario d'une faillite de plus en plus plausible.
Selon des sources proches du dossier, citées par le Wall Street Journal samedi, GM a intégré cette possibilité dans son plan : il compte demander des fonds supplémentaires, ou, le cas échéant, une garantie fédérale si GM se place sous le régime américain des faillites, qui permet de se restructurer sous conditions.
L'option de la faillite est très délicate politiquement, face aux potentielles suppressions d'emplois en jeu - jusqu'à 3 millions d'emplois directs et indirects -, alors que la crise économique a déjà détruit des millions d'emplois aux États-Unis.
Pour leur part, GM et Chrysler ont multiplié les annonces récemment, donnant l'impression « de se débattre pour montrer au gouvernement qu'ils prennent des décisions et explorent des pistes », résume Michelle Krebs, analyste chez Edmunds.
GM a notamment annoncé cette semaine deux gros guichets départ, destinés à ses cols blancs et à ses ouvriers. Le groupe espère réduire de 31 500 ses effectifs aux États-Unis pour les ramener autour des 65 000-75 000 personnes d'ici à 2012. GM a aussi dit espérer renégocier sa dette avec ses créanciers.
Chrysler, qui comptait encore 46 000 salariés fin 2008, a lui aussi annoncé un guichet départ pour dégraisser ses effectifs. Il est aussi en cours de finalisation d'un partenariat avec l'italien Fiat, prévoyant notamment une prise de participation de 35 % par Fiat.
Chrysler a en outre assuré vendredi de progrès dans ses négociations avec les sous-traitants, les créanciers et le syndicat automobile américain UAW.
L'empressement des deux constructeurs fait écho à la dureté des conditions posées par Washington.
L'aide annoncée par l'administration Bush fin 2008 a en effet intégré les positions les plus dures exprimées au Congrès : octroi de fonds inférieurs aux montants demandés par les constructeurs - GM voulait 18 milliards, Chrysler 7 milliards - et un calendrier serré.
Une équation jugée trop périlleuse par Gregg Lemos-Stein, analyste de Standard and Poor's, qui voit « un risque élevé tout au long de l'année » d'une faillite d'au moins un des deux constructeurs.
« Il y a un niveau de complexité très élevé à devoir boucler rapidement plusieurs éléments du plan, alors que l'aval des parties concernées - créanciers, UAW, concessionnaires - n'est pas garanti », fait valoir ce dernier.
Autre difficulté : le déclin de la demande dans le monde et aux États-Unis, après un recul déjà dramatique de 18 % en 2008.
Dans ce contexte, « il n'est pas impossible que le gouvernement accorde un peu plus de temps » à GM et Chrysler pour mettre en œuvre leurs restructurations, selon Mme Krebs, qui fait aussi remarquer que les équipes fédérales chargées de superviser ces plans stratégiques n'ont pas encore été nommées.
Les constructeurs automobiles américains General Motors et Chrysler font un point décisif sur leur restructuration demain à Washington, devant convaincre des progrès réalisés depuis décembre et justifier des aides débloquées, sans quoi une faillite paraît inévitable.L'agenda a été fixé fin...

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