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Événement Le Beirut Art Center, une plate-forme de rencontres artistiques Colette KHALAF

Il y a quelques années, c’est une usine d’ameublement qui occupait le site situé à Jisr el-Wati (Sin el-Fil). Aujourd’hui, grâce à l’initiative de Sandra Dagher et de Lamia Joreige, c’est un lieu d’art et de rencontres. Le Beirut Art Center est né. Qu’est-ce que le BAC et comment cette idée a-t-elle germé dans l’esprit de ces deux femmes éprises d’arts plastiques ? « Le Beirut Art Center était un défi », répondent-elles de concert. Plus qu’un défi même, penserait-on, une gageure, surtout avec le déroulement des événements depuis 2005. Car elles ont tenu bon. « Grâce aux sponsors et aux mécènes qui nous ont appuyées et nous ont encouragées à continuer », soulignent-elles. Volontaires et assidues, les jeunes femmes sont toutes deux issues du milieu artistique. Longtemps directrice de l’Espace SD, Sandra Dagher a été durant huit ans organisatrice d’événements artistiques. Quant à Lamia Joreige, elle est artiste plasticienne et vidéaste depuis plus d’une dizaine d’années. Né donc en 2004 de leurs critiques et réflexions respectives sur un espace différent, à but non lucratif et dédié à l’art contemporain, le BAC voit actuellement le jour, inauguré par une grande exposition baptisée « Closer ». « L’objectif de ce projet n’était pas d’avoir uniquement un lieu d’exposition, mais un centre vivant qui pourrait atteindre un large public, dit Joreige, qui raconte avec enthousiasme cette grande aventure. Côté architecture, nous avons longtemps hésité entre une vieille maison libanaise et une ancienne usine désaffectée, et finalement nous avons opté pour cette dernière. Un volume cubique aménagé en fonction des exigences qu’on pourrait qualifier d’hors temps. » « Nous avons voulu conserver les poutres, les tuyauteries apparentes, l’aspect brut et non lisse du sol, et l’architecte Raghed Abillamaa a très bien compris ce que nous demandions de lui », avoue Lamia Joreige. « Même la géographie du lieu, reprend Sandra Dagher, a été choisie délibérément. Ce site est à la croisée de plusieurs routes et accessible à différents quartiers. » Une plate-forme vivante Un espace urbain à la fois central et décentralisé, comportant plusieurs salles dont notamment une grande pièce d’exposition, une médiathèque (riche en base de données des artistes libanais et régionaux), un auditorium (comprenant 75 places) où des débats, des conférences, des performances musicales et théâtrales auraient lieu, des projections, ainsi que des ateliers. Sans oublier le café qui se situe au second niveau et qui donne sur une grande terrasse, et la librairie spécialisée au premier étage où l’on achèterait et consulterait des ouvrages et des magazines d’art locaux et internationaux. 1 500 m2 d’espaces ouverts avec pignon sur rue, de couleur blanche, où s’affichent et s’animent les œuvres d’artistes contemporains issus de tous les milieux. « Le Beirut Art Center se veut un centre de diffusion, une plate-forme, pour que ces artistes montrent publiquement leur travail », dit Sandra Dagher. Son comité exécutif, formé de Rabih Mroué, Bassam Kahwagi, Maria Oussaini et nous-mêmes, a également une direction artistique qui débat et décide du programme de l’année. C’est ainsi que l’année comportera en moyenne quatre expositions thématiques (qui s’étaleront sur deux à trois mois chacune). Après « Closer », qui se poursuit jusqu’en avril, c’est au tour de l’exposition « Des artistes émergents » de se tenir. « Cet événement, explique Dagher, sera annuel. Sponsorisé par Fidus, il vise à accueillir le travail d’artistes libanais résidant au Liban ou ailleurs et à sélectionner quelques-uns qui seront exposés. Enfin, l’un d’eux se verra décerner le prix Fidus qui l’aidera dans ses créations futures. » Et Lamia Joreige de conclure : « De par notre expérience, nous connaissons, Sandra et moi, la quasi-totalité de la scène artistique libanaise, mais nous voulons faire la connaissance d’autres nouveaux talents et pouvoir les présenter au public libanais. C’est le travail de Beirut Art Center. »
Il y a quelques années, c’est une usine d’ameublement qui occupait le site situé à Jisr el-Wati (Sin el-Fil). Aujourd’hui, grâce à l’initiative de Sandra Dagher et de Lamia Joreige, c’est un lieu d’art et de rencontres. Le Beirut Art Center est né.
Qu’est-ce que le BAC et comment cette idée a-t-elle germé dans l’esprit de ces deux femmes éprises d’arts plastiques ?...