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Ce qu’ils en pensent... Le Hezbollah interprète à sa façon l’offensive israélienne à Gaza Scarlett Haddad

Analyse À presque vingt jours du début de l’offensive israélienne à Gaza, le sujet domine encore la scène libanaise et toute activité interne semble suspendue en attendant l’évolution de la situation à la frontière sud du pays. Le Hezbollah est sans doute la partie la plus concernée par cette nouvelle guerre et la plupart de ses cadres ont l’œil braqué en permanence sur les chaînes de télévision, pour suivre les derniers développements militaires et diplomatiques minute par minute. Selon certains d’entre eux, le contact est régulier avec le Hamas et ils sont ainsi informés des détails de l’évolution de la situation sur le terrain. Les sources proches du Hezbollah confient ainsi que les dirigeants de ce parti ne sont pas inquiets pour l’organisation palestinienne. Pour eux, Hamas a montré sa capacité de résistance et lorsqu’on a tenu 20 jours face à des bombardements aussi féroces, c’est qu’on peut bien le faire encore longtemps. Les mêmes sources révèlent que des cadres du Hezbollah ont contribué à la préparation des combattants du Hamas à une éventuelle confrontation avec Israël, et ce depuis plusieurs mois. S’il est certain que les Palestiniens sont un peuple aguerri et que leurs combattants n’ont pas vraiment besoin des conseils du Hezbollah, ayant commencé à résister bien avant la naissance de la formation libanaise, la guerre de juillet 2006 a permis des échanges d’expériences entre les deux parties, pour tirer les leçons qui s’imposent. Apparemment, les combattants du Hamas ont ainsi mis à profit la guerre de juillet et les méthodes utilisées par le Hezbollah pour creuser à leur tour plus de 1 200 tunnels souterrains dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza. C’est ce qui aurait permis aux cadres de l’organisation de résister aux bombardements israéliens systématiques et de limiter les pertes au niveau du commandement. De même, les cadres du Hamas ont utilisé la même tactique que le Hezbollah dans l’escalade progressive et dans le maintien du suspense sur la nature de leurs armements. Les sources proches du Hezbollah précisent ainsi que les combattants du Hamas ont refusé de se laisser entraîner par les Israéliens dans des affrontements en terrain découvert, laissant les soldats israéliens avancer puis se retirer sans parvenir à connaître avec précision les installations et le niveau de préparation des Palestiniens. De plus, ils augmentent l’importance de leur armement au fur et à mesure que les combats se rapprochent des grandes agglomérations, sans que les Israéliens ne sachent réellement s’ils disposent de missiles sophistiqués à relativement longue portée. Enfin, toujours selon les mêmes sources, le Hamas n’a pas encore engagé dans la bataille ses commandos d’élite tout comme il n’a pas encore demandé à ses équipes suicidaires de lancer des attaques meurtrières contre les soldats israéliens. C’est dire qu’au vingtième jour des affrontements, il n’a pas encore joué toutes ses cartes, alors que l’offensive israélienne est en panne de nouvelles tactiques, se contentant désormais de bombarder massivement les habitations, sans avoir pris la décision d’entrer directement dans les villes pour affronter les combattants. Face à ce tableau, les cadres du Hezbollah sont convaincus que les Israéliens ne parviendront pas à éliminer le Hamas comme ils l’avaient déclaré au début de l’offensive. Pour eux, le résultat des affrontements est d’une grande importance, car ils estiment que si le Hamas devait être éliminé, la prochaine offensive israélienne serait dirigée contre le Liban. Le plus important à leurs yeux est donc que les Israéliens ne parviennent pas à briser cet esprit de résistance qui a connu un nouvel élan à la suite de la guerre de juillet 2006. Même si les Israéliens peuvent faire de nombreuses victimes et détruire pratiquement toute la bande de Gaza, ils ne parviendront pas à imposer leurs conditions. Enfin, même si l’offensive se poursuit encore quelques jours, voire plus, avec des pics de violence inimaginables, le Hamas fera partie de toutes les formules de solutions. Déjà, les responsables au sein de l’Autorité palestinienne parlent d’un « partage » du pouvoir ou encore d’une « participation », mots auxquels ils ne pensaient même pas il y a quelques semaines encore. Dans certains milieux diplomatiques libanais, on évoque même un plan en gestation qui consisterait en une prorogation d’un an du mandat de Mahmoud Abbas et la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui, cette fois, ne serait pas combattu par la communauté internationale... Les sources du Hezbollah estiment donc que le plus dur est passé pour le Hamas et pour tout le courant de la résistance. Elles laissent entendre que ce n’est plus qu’une question de jours, mais que ceux-ci auront des conséquences cruciales pour l’avenir de la région.
Analyse À presque vingt jours du début de l’offensive israélienne à Gaza, le sujet domine encore la scène libanaise et toute activité interne semble suspendue en attendant l’évolution de la situation à la frontière sud du pays. Le Hezbollah est sans doute la partie la plus concernée par cette nouvelle guerre et la plupart de ses cadres ont l’œil braqué en permanence sur les...